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Chronique de la Pucelle - index
19 - Du Sire de Giac et du Camus de Beaulieu - Du Sire de La Trémoille qui le roy prinst à gouverner

e roy s'en vint après à Yssoudun, et estoit avec luy le seigneur de Giac, qui estoit bien hautain, et disoit on que le roy l'aimoit fort et qu'en effect il faisoit ce qu'il vouloit, dont les choses alloient très mal.
  Le roy fit une fois assembler ses trois estats à Meun sur Yèvre ; ce n'estoit que pour avoir argent, sous ombre de faire cesser les pilleries et roberies, qui estoient bien grandes et trop destructives du peuple et du royaume. Et y eut des gens des bonnes villes qui furent contens d'aider au roy, mais que premièrement on veit les choses disposées à oster les pilleries et non autrement. Et entre les autres, il y avoit un évesque nommé Maistre Hugues Comberel (1) qui soustint fort cette opinion ; et pour abréger, fut conclue une taille ; et quand le roy fut en sa chambre, ledit Giac va dire que qui l'en croiroit, on jetteroit ledit Comberel en la rivière, avec es autres qui avoient esté de son opinion. Et dès lors plusieurs seigneurs et autres furent très mal contens de luy.
Les seigneurs de Lignères et de Culant (2) qui avoient noise ou débats ensemble, estoient adjournez audit lieu de Meun, où le roy leur avoit donné jour. Et estoient pour lors à la cour les comtes de Foix et de Comminges (3), ayant foison de capitaines et de gens d'armes de leur pays ; et si y estoit le seigneur de la Trémouille, lequel soustenoit Culant, et Giac soustenoit Lisniéres. Or advint, un jour qu'on parloit en la présence du roy du débat entre lesdites parties, où Giac parla bien hautainement, en chargeant en aucune manière le seigneur de la Trémouille, et en multipliant paroles il advint que la Trémouille démentit Giac, dont le roy fut très mal content.
  Puis ledit de la Trémouille se partit du chastel et le comte de Foix, qui avoit espousé sa soeur de mère (4), luy demanda qu'il s'en partist bientost ou qu'il auroit desplaisir ; et il s'en vint hastivement à Yssoudun et le lendemain à Sully, et là se tint par aucun temps, doubtant tousjours qu'il ne luy survint quelque grand empeschement, car Giac excitoit fort le roy à faire quelque desplaisir au seigneur de la Trémouille ; et aussi ledit de la Trémouille et le connestable considérans que ledit de Giac avoit fait de l'argent de la taille dessus dite ce que bon luy avoit semblé, sans en employer comme riens a résister aux ennemis, pensoient tousjours comme ils le pourroient oster d'emprès le roy.
  Et au mois de janvier audit an (5), le roy estant à Yssoudun , et ledit de Giac ne se doutant de riens, lesdits connestable et de la Trémouille entrèrent à un poinct de jour dedans le chastel et vinrent jusques à la chambre dudit Giac, et rompirent l'huis, le prisrent en son lict et le menèrent à Bourges et depuis à Dun le Roy, où ils le firent examiner par un homme de justice qui estoit au connestable sur le faict des finances prinses ; et il en confessa bien et largement. Et pour ce qu'il estoit aucune renommée qu'il avoit par poisons fait mourir sa femme, en intention d'avoir dame Catherine de Lisle-Bouchart, belle et bonne dame, laquelle auparavant avoit esté mariée à Messire Hugues de Chalons, comte de Tonnerre , on l'interrogea sur ce cas, et il le confessa avec autres choses, ainsi qu'on disoit. Par quoy il fut jetté et noyé en la rivière, puis fut tiré de l'eau et baillé à aucuns de ses gens pour enterrer. Et assez tost après ledit de la Trémouille espousa ladicte dame Catherine, et en eut plusieurs beaux enfans. Et lors, un escuyer nommé le Camus de Beaulieu se mit près du roy.

                                                 


Source : édition Vallet de Viriville - éd.1859

Notes :
1 Hughes de Combarel, évêque de Poitiers.

2 Lignières et Culant en Berry.

3 Mathieu de la Foix, frère de Jean.

4 Georges de la Trémoille était fils de Guy et de Marie de Sully unis en mariage vers 1382.

5 1427



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