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20 avril 2024  

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Chronique de la Pucelle - index
2 - Affaire de la Richebaron

l y avoit en Auvergne un  grand seigneur terrien, nommé le seigneur de la Rochebaron, qui possédoit plusieurs belles terres et seigneuries, et tenoit le party du duc de Bourgongne et par conséquent du roy d'Angleterre, lequel eut en sa compaignée un Savoisien nommé le seigneur de Salenove, et se misrent sus accompagnez de bien huict cent hommes d'armes et les archers ; et tenoient les champs et faisoient beaucoup de maux et endommogeoient le pays en diverses manières. La chose vint à la cognoissance du conte de Perdriac, fils du feu conte d'Armagnac, du mareschal de France, nommé la Fayète et du seigneur de Groslée, séneschal de Lyon et bailly de Mascon, lesquels assemblèrent gens le plus diligemment qu'ils peurent et se mirent sur les champs en intention de rencontrer lesdits de Rochebaron et de Salenove : Et de faict les trouvèrent et cuidèrent frapper sur eux, mais ils n'attendirent pas et s'enfuirent très laschement et déshonnestement et se retirèrent en une place nommée Bousos.
  Tout au plus près d'icelle place avoit un moulin auquel un arbalestrier mit le feu, et fut si fort et véhément qu'il entra en la ville, dont on ne se donnoit de garde ; tellement que les Bourguignons et Savoisiens en furent surpris, et les capitaines trouvèrent moyen d'eulx sauver et sen allèrent. Aucuns de leurs gens se vinrent rendre prisonniers et les autres furent tuez et après ce lesdits seigneurs de Perdriac, le mareschal et Groslée, allèrent devant la place de Rochebaron et fut prinse avec toutes les autres de ce seigneur : et ceux de leurs gens qui s'en peurent fuir furent tuez en montagnes en divers lieux par les gens du plat pays que on nommoit Brigans ; et tout ce pays fut lors réduit en l'obéissance du roy.
  Le vicomte de Narbonne et le seigneur de Torsay (1) mirent le siège à Cosne ; mais les ducs de Betfort et de Bourgongne assemblèrent gens pour venir en lever le siège, et s'en allèrent en Guyenne à une cité vers Bordeaux, nommée Basas, devant laquelle les Anglois mirent le siège ; et finalement lesdits seigneurs François prirent composition de eulx rendre, au cas que dedans certain temps les François ne se trouveroient plus forts que les Anglois. Si estoient lors en Languedoc les comtes de Foix, d'Armignac et autres ; et pour le gouvernement des finances estoit Maistre Guillaume de Champeaux, évesque de Laon, qui fist toute la diligence d'assembler gens pour aller devant la place, et fist tant qu'il y eut assez belle compaignée. Et estoit un des principaux chefs de guerre des Anglois un nommé Beauchamp. Le dit évesque de Laon avoit mandé ou prié au seigneur de Laigle vicomte de Limoges, qu'il voulust envoyer des gens ; lequel avoit en sa compaignée un chevalier nommé Messire Louys Juvénal des Ursins, fils du seigneur de Traignel, lequel faisoit souvent courses sur les Anglois au pays de Guyenne, et le dit Beauchamp Anglois le congnoissoit bien : donques ledit seigneur de Laigle envoya ledict Juvenal des Ursins, atout vingt lances et des arbalestriers devers ledit évesque de Laon ; il arriva environ minuit en l'ost des François dont plusieurs fisrent grand bruit, cuidans qu'il eust amené plus grande compaignée.
  François se disposèrent le matin de combatre, si mestier estoit ; et Beauchamp sceut la venue dudit Juvénal des Ursins et luy envoya requérir que s'il y avoit besongne, qu'il advisast comme ils se peussent rencontrer, car autresfois ils avoient rompu lances ensemble, et que, s'il le prenoit, il luy feroit bonne compaignée : Le dit Juvénal des Ursins et aucuns seigneurs du pays furent ordonnez le matin pour aller voir le maintien des Anglois ; et veirent que les Anglois estoient quatre fois plus que les François et estoient en place advantaigeuse, ayans mis paulx devant eulx et qu'il n'y avoit quelque apparence qu'on les deust combatre, et qu'il valoit mieux laisser perdre la place que mettre la compaignée en adventure ; et ainsi fut fait.

                                                 


Source : édition Vallet de Viriville

Notes :
1 Grand maître des arbéltriers ou commandant général des milices à pied.


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