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Chronique de la Pucelle - index
43 - Suite de la venue de la Pucelle (1)

es nouvelles de ladicte Pucelle vindrent à Orléans : comme c'estoit une fille de saincte et religieuse vie, qui fut fille d'un pauvre laboureur de la contrée, de l'élection de Langres, près de Barrois, et d'une pauvre femme du mesme pays, qui vivoient de leur labeur ; qu'elle estoit aagée environ de dix-huict à dix-neuf ans, et avoit esté pastoure au temps de son enfance ; qu'elle sçavoit peu de choses mondaines, parloit peu, et le plus de son parler estoit seulement de Dieu, de sa benoiste mère, des anges, des saincts et sainctes de paradis ; disoit que par plusieurs fois luy avoient esté dictes aucunes révélations touchant la salvation du roy et préservation de toute sa seigneurie, laquelle Dieu ne vouloit luy estre tollue ny usurpée ; mais que ses ennemis en seroient déboutez ; et estoit chargée de dire et signifier ces choses au roy dedans le terme de la Sainct Jean [24 juin] 1429. Que ladicte Pucelle avoit esté ouye par le roy et son conseil, où elle ouvrit les choses à elles chargées, et traicta merveilleusement des manières de faire vuider Angloys du royaume ; et ne fut là chef de guerre qui sceust tant proprement remonstrer les manières de guerroyer ses ennemis : dont le roy et tout son conseil fut esmerveillé ; car elle fut autant simple en toutes autres manières, comme une pastourelle. Que pour ceste merveille, le roy alla à Poitiers, et mena là la Pucelle, qu'il fist interroger par notables clercs du Parlement et par docteurs bien renommez en théologie ; et elle ouye, affermèrent qu'ils la réputoient inspirée de Dieu, et approuvèrent tout son faict et ses paroles : pour quoy le roy la tint en plus grand révérence et manda dès lors gens de toutes parts et fist mener à Blois grand quantité de vivres et d'artillerie, pour secourir la cité d'Orléans. Que la Pucelle requist, pour conduire le secours, qu'il pleust au roy lui bailler telles gens et tel nombre qu'elle requerroit, qui ne seroit pas grand nombre ny grande puissance, et pour son corps se fist administrer un harnois entier.
  Alors le roy ordonna que tout ce qu'elle requerroit luy fust baillé ; puis la Pucelle print congé du roy pour aller en la cité d'Orléans ; et elle venue à Blois à peu de gent, séjournoit illec par aucuns jours, attendant plus grande compaignée. Pendant son séjour, elle fist faire un estendart blanc, auquel elle fist pourtraire la représentation du sainct Saulveur et de deux anges, et le fist bénistre en l'église Sainct-Saulveur de Blois. Auquel lieu vindrent tantost après, le mareschal de Saincte-Sevère, les sires de Rays et de Gaucourt, à grand compaignée de nobles et de commun, qui chargerent une partie des vivres pour les mener à Orléans. Ladicte Pucelle se mist en leur compaignée ; et cuidoit bien qu'ils deussent passer par devant les bastides du siège, devers la Beausse ; mais ils prindrent leur chemin par la Solongne ; et ainsi fut menée à Orléans le pénultiesme jour d'avril, au mesme an. (1)


           

                                                         

  Les nouvelles de ladite Pucelle vinrent à Orléans. On y disait que c'était une fille de sainte et religieuse vie, fille d'un pauvre laboureur de l'élection de Langres, près du Barrois, et d'une pauvre femme du même pays qui vivaient de leur labeur; qu'elle était âgée environ de dix-huit à dix-neuf ans, et avait été pastoure au temps de son enfance. On y disait qu'elle savait peu des choses mondaines, parlait peu, et que le plus de son parler était seulement de Dieu, de sa benoîte Mère, des anges, des saints et saintes du paradis; qu'elle disait que, par plusieurs fois, des révélations lui avaient été faites touchant le salut du roi, et la préservation de toute sa seigneurie, laquelle Dieu ne voulait pas lui être enlevée ni usurpée; que ses ennemis en seraient déboutés ; qu'elle était chargée de signifier ces choses au roi avant le terme de la Saint-Jean 1429. On ajoutait que ladite Pucelle avait été ouïe par le roi et son conseil, devant lesquels elle s'élait ouverte des choses dont elle était chargée; qu'elle traitait merveilleusement des manières de faire évacuer les Anglais du royaume ; et qu'il n'y avait pas chef de guerre qui sût tant proprement remontrer les manières de faire la guerre aux ennemis ; ce dont le roi et son conseil avaient été émerveillés ; car, en toutes autres matières, elle était autant simple qu'une pastourelle. Pour cette merveille, disait-on encore, le roi était venu à Poitiers, amenant la Pucelle, qu'il avait fait interroger par notables clercs du parlement, et par docteurs en théologie bien renommés; et, après l'avoir ouïe, ils avaient affirmé qu'ils la réputaient inspirée de Dieu, et avaient approuvé tout son fait et ses paroles; c'est pourquoi le roi la tint en plus grande révérence, manda dès lors des gens de toutes parts, et fit mener à Blois grandes quantité de vivres et d'artillerie pour secourir la cité d'Orléans; que la Pucelle avait requis pour conduire le secours qu'il plût au roi de lui bailler telles gens et en tel nombre qu'elle le requerrait ; que ce n'était ni grand nombre, ni grande puissance, et que, pour son corps, elle s'était fait administrer un harnois tout entier.
  Alors le roi ordonna que tout ce qu'elle requerrait lui fut baillé ; puis la Pucelle prit congé du roi pour aller en la cité d'Orléans ; et arrivée à Blois avec peu de gens, elle y séjourna pendant quelques jours attendant plus grande compagnie. Pendant son séjour, elle fit faire un étendard blanc (2), sur lequel elle fit peindre la représentation du saint Sauveur et de deux Anges, et elle le fit bénir en l'église Saint-Sauveur de Blois. Dans cette ville ne tardèrent pas à arriver le maréchal de Sainte-Sévère, les sires de Rais et de Gaucourt, et grande compagnie de nobles et de gens du commun, qui chargèrent une partie des vivres pour les mener à Orléans. Ladite Pucelle se mit en leur compagnie ; et elle pensait bien qu'ils allaient passer devant les bastilles du siège, devers la Beauce ; mais ils prirent leur chemin par la Sologne; et ainsi elle fut menée à Orléans, le pénultième jour d'avril, en la même année.


                                                 


Source : édition Vallet de Viriville

Notes :
1 Le vendredi 29 avril 1429.

2 L'étendard fut confectionné à Tours.




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