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20 avril 2024  

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par Henri Wallon

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Procès de condamnation
Comment les choses se sont-elles passées dans la scène du cimetière Saint-Ouen ?

n second problème, distinct du premier, se pose, avons-nous dit, dans les termes suivants : "Comment les choses se sont-elles passées dans la scène du cimetière Saint-Ouen ?". Cette seconde question, dont la solution n'est pas essentiellement liée à celle de la première, ne peut aboutir, surtout dans les détails, qu'à un résultat seulement approximatif et d'un caractère conjectural. "La difficulté n'est pas mince, dit très bien M. le chanoine Chevalier, pour agencer dans un ordre chronologique et méthodique les divers incidents qui s'y rapportent".
  L'attention des assistants était sollicitée par des incidents divers et parfois simultanés qui se succédaient comme dans un cinématographe ; chacun, à vingt-cinq ans de distance (celle qui sépare la scène du cimetière Saint-Ouen des témoignages de la réhabilitation), a déposé sur ce qui l'avait particulièrement impressionné... On est comme en possession des pièces d'un jeu de patience, dont le plan est incertain ; à la fin, on n'aura pas la preuve que les pièces ont été exactement entrelacées. Sur cette seconde question, la discussion complète et détaillée des témoignages et des difficultés qu'ils soulèvent nous mènerait trop loin. Nous nous contenterons d'exposer le plus brièvement possible, en nous attachant surtout à ce qui concerne la cédule d'abjuration, comment, après une nouvelle étude des textes et celle des deux travaux qui nous ont aujourd'hui servi de point de départ, les faits actuellement se présentent à notre esprit.
  Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, conservateur des privilèges de l'Université de Paris, était avant tout un homme politique (1). Passionnément attaché à la cause bourguignonne, puis à la cause de la royauté anglaise en France, à laquelle il demeura obstinément fidèle, ses vues de parti, auxquelles se liaient son passé, son présent et son avenir d'ambitieux, étaient devenues pour lui une habitude de son esprit et une nécessité de son orgueil. Les succès de Jeanne d'Arc le bouleversèrent dans ses conceptions et dans ses calculs aussi bien que dans ses intérêts. Si elle avait raison, il sentait s'écrouler toute l'œuvre à laquelle il s'était donné. Il fallait donc qu'elle eût tort et qu'il le montrât à tous, et qu'il se le prouvât, pour ainsi dire, à lui-même. De là l'incroyable effort de haine et d'habileté du procès. Au cours de ce procès même, il n'est guère possible qu'il ne se soit pas
convaincu, sinon de l'inspiration (c'eût été trop pour lui), mais au moins de la bonne foi et de l'innocence de sa victime. Mais l'innocence personnelle de Jeanne n'était pas pour l'arrêter. Un politique de sa taille devait-il épargner une petite paysanne, non coupable, mais visionnaire, quand il s'agissait du relèvement, du triomphe de la cause qu'il avait embrassée, et qui, par conséquent, était la bonne ? Le but est souverain pour de tels hommes. Comme Danton a fait les massacres de septembre, Cauchon a mené à son terme le procès de Jeanne d'Arc. Ce qui lui importait, c'était de supprimer l'obstacle, et, en le supprimant, de le convaincre d'erreur, et cela, s'il était possible, de son propre aveu. Voilà ce que réclamaient la politique de Cauchon, et qui sait ? peut-être, dans une certaine mesure, l'apaisement relatif de sa conscience d'homme et de prêtre. Car enfin, si Jeanne avait été réellement suscitée par Dieu, qu'était-il lui-même ? C'est ce qui explique la concentration finale de la cause dans la soumission de Jeanne à l'Église, représentée par lui, Cauchon. C'est ce qui nous donne, croyons-nous, la pensée dirigeante de la scène du cimetière Saint-Ouen.


  Le matin même de ce jour, Jean Beaupère, instrument du prélat, entra seul dans la prison de Jeanne, "et advertit icelle qu'elle seroit tantost menée à l'escherffaut pour estre preschée, en luy disant que s'elle estoit bonne crestienne, elle diroit audit escherffaut que tous ses fais et diz elle mettoit en l'ordonnance de nostre mère saincte Eglise, et en espécial des juges ecclésiastiques". (2)
  Au seuil du cimetière, Jeanne fut prise à part, peut-être sous un des portails de l'église abbatiale, par son odieux et faux conseiller, Nicolas Loyseleur. "Jeanne, lui dit-il, croyez-moi; si vous le voulez, vous serez sauvée. Prenez l'habit de femmes, et faites tout ce que l'on vous ordonnera ; autrement, vous êtes en péril de mort. Et si vous faites ce que je vous dis, vous serez sauvée ; vous aurez beaucoup de bien et point de mal ; vous serez remise aux mains de l'Église". (3)


  Jeanne fut alors conduite à l'échafaud, où elle devait subir l'admonestation injurieuse, les instances tantôt menaçantes, tantôt caressantes, de Guillaume Erard, et où prirent place avec elle l'infâme Loyseleur, l'huissier Jean Massieu et deux des notaires, Manchon et Colles. Sur l'autre échafaud se tenaient les juges, c'est-à-dire Cauchon et le vice-inquisiteur Jean Le Maître, le cardinal de Winchester, membre de la famille royale d'Angleterre, plusieurs prélats, un assez grand nombre d'assesseurs et de docteurs, et d'autres personnages de choix. Quelle était la distance qui séparait les deux estrades ? Nous ne le savons pas, mais il semble que de l'une à l'autre et de leurs entours prochains, on pouvait suivre d'assez près les évènements, l'action engagée, les incidents même, sans pourtant percevoir ni distinguer toujours d'une façon parfaitement nette toutes les paroles dites. Le bourreau était en évidence sur sa charrette, prêt à emmener l'accusée en cas de sentence définitive.
  Jeanne subit sans mot dire les injures du prédicateur, mais elle releva vivement l'inculpation dirigée par lui contre Charles VII. Le sermon fini, ni Erard lui-même, ni Loyseleur, ni personne, ni menaces, ni promesses, n'obtinrent d'elle la soumission désirée. Le seul résultat de ces efforts redoublés fut l'appel décisif, qui, frappant Cauchon en plein visage, renversait de fond en comble toute son œuvre d'iniquité : "Je m'en rapporte à Dieu et à notre saint père le Pape." Le grand politique, trompé dans son espérance, se résigna, sous le couvert des qualifications obtenues de l'Université de Paris, au bûcher immédiat, à la suppression sans désaveu. Mais il ne se pressa point dans sa lecture de la sentence. Pendant ce temps, en effet, les instances s'opiniâtraient autour de Jeanne, et la foule environnante y ajoutait de bonne foi ses voix suppliantes : "Jeanne, ayez pitié de vous-même ! Jeanne, ne vous faites point mourir !" En proie à cette obsession sans trêve, harassée physiquement et moralement, la jeune fille fut saisie enfin de cette peur de l'horrible supplice du feu que jusqu'alors elle avait pu dominer. Elle fit un pas dans la voie de la soumission. "Je me soumets, dit-elle, au jugement de l'Église." Averti sans doute par un signe d'Erard, Cauchon interrompit sa lecture.
  Le prédicateur produisit alors une cédule de sept ou huit lignes, rédigée en français, en termes assez peu clairs, et de façon que le contenu en révoltât l'accusée le moins possible (5). On y faisait pro
mettre à Jeanne qu'elle renoncerait à son habit d'homme (conséquence pour elle de sa mission), et qu'elle ne porterait plus ses armes. On lui faisait peut-être confesser qu'elle avait soulevé le peuple, qu'elle s'était rendue coupable de sédition et de lèse-majesté contre l'autorité du roi Henri VI. Quant à ses visions et révélations, elle s'obligeait, par cette cédule, à s'en remettre à la détermination de l'Église, représentée par les prélats et clercs actuellement chargés de la cause (6). Si atténuée qu'elle fût, cette soumission répugnait encore extrêmement à Jeanne, qui, malgré son état présent de prostration, s'efforça d'y échapper, en se réfugiant dans la formule générale : "Je m'en remets à la décision de l'Église, si je dois consentir ou non." Et elle invoquait saint Michel, et elle déclarait qu'elle ne ferait rien que sauf le bon plaisir de Dieu. "Tu signeras présentement cette cédule, lui dit Erard, ou tu seras brûlée." Massieu fut chargé de lui relire la cédule et de lui en faire répéter les termes, ce à quoi elle se prêta, mais avec un sourire qui semblait un désaveu implicite de cette soumission forcée (7). L'huissier enfin lui donna une plume avec laquelle, sous le regard impérieux d'Erard, elle fit une croix au bas de l'acte en guise de signature.

  Cependant, une émotion violente, un tumulte se manifestait dans la foule des spectateurs. Les soldats anglais, croyant voir la proie échapper à leur étreinte, entraient en fureur. D'autres assistants s'indignaient peut-être de l'attitude du prédicateur, de la pression exercée sur l'accusée. Un bon nombre, considérant l'ensemble de la scène, interprétant la brièveté de la formule d'abjuration, le sourire de Jeanne, s'écriaient que tout cela n'était qu'une dérision, qu'une mauvaise farce. Des pierres furent lancées sur les deux échafauds.
  Sur celui des juges, il y avait aussi un mouvement insolite. Quelques clercs passionnés s'avancèrent vers Cauchon et se plaignirent de ses ménagements pour l'accusée. Un docteur anglais surtout éclata en reproches si véhéments que l'évêque s'en irrita, lui répliqua avec amertume, se plaignit au cardinal de Winchester (8). Celui-ci fit taire le
docteur et approuva les explications que lui donnait à voix basse le prélat dévoué à sa famille. L'évêque de Beauvais remit alors à un ecclésiastique présent, secrétaire du grand conseil, nommé Laurent Calot, un papier de petite dimension, que celui-ci plaça dans sa manche. C'était une seconde cédule d'abjuration. Selon nous, le texte rédigé en langue latine et commençant par ces mots : "Quotiens cordis oculus", n'était autre que celui dont, en 1456, dans la déposition citée plus haut, fit mention Thomas de Courcelles. Substantiellement conforme au texte latin qui figure dans la rédaction définitive du procès, il était pourtant moins étendu et d'une forme littéraire moins travaillée (9). Laurent Calot l'emporta sur l'autre échafaud, où Jeanne était toujours en proie à la fatigue, à la douleur et la stupeur. Exhibant sa cédule, il la lui présenta comme la détermination même de l'Église à laquelle elle venait de se soumettre et, sans lui en donner connaissance (elle lui déclara qu'elle ne savait ni lire ni écrire), il lui mit dans la main une plume et lui enjoignit de signer. Jeanne traça sur le papier fatal un rond, comme pour se moquer. Mais Laurent Callot lui saisit alors la main et, la guidant quasi de force, lui fit tracer au bas de la cédule une croix et peut-être les lettres de son nom (10).
  Le but de Cauchon était atteint. Sans doute, il ne tenait qu'une apparence. Mais cette apparence, faute de mieux, lui pouvait suffire. Jeanne, prochainement relapse, mourrait maintenant déshonorée.
  
  Il se trompait cependant, l'habile politique. Jeanne est morte en effet, mais ce n'est pas sur elle que s'est fixé le déshonneur. Sa terrible apostrophe : "Évêque, je meurs par vous !" a voué d'âge en âge, indéfiniment, le juge prévaricateur à l'infamie vengeresse. La figure de la victime grandit au contraire de plus en plus, à mesure que la considère de plus près l'histoire. Nous ne doutons pas qu'un jour, prochain peut-être, le Saint-Siège, auquel elle a bien fait de s'en rapporter, ne la place sur les autels (11). Si quelque moraliste transcendant, imbu d'une conception trop raffinée de l'héroïsme, se scandalisait outre mesure de cette "peur du feu", dont Jeanne, son énergie relevée, s'est confessée elle-même, ce serait le cas de lui rappeler le sublime hémistiche de Corneille, appuyé sur l'Évangile : "Dieu même a craint la mort" (12). Pas plus que de la passion du Rédempteur la scène du jardin des Oliviers, nous ne voudrions, pour notre part, toutes proportions gardées, retrancher de l'histoire de Jeanne d'Arc - qui n'était ni un pur esprit, ni une statue de marbre, mais une créature humaine, une vierge vivante et souffrante - la scène du cimetière Saint-Ouen.


     
                                            


Sources : Etude critique de Marius Sepet sur l'abjuration (Revue des questions historiques)

Illustrations :
- Pierre tombale de Cauchon.
- Jeanne au bûcher (statue de Cordonnier).

Notes :
1 La politique, dit très bien le P. Ayroles, le poussa dans les hautes dignités ecclésiastiques ; il y vécut pour la politique, et mit au service de la politique des prérogatives concédées pour une autre fin." La vraie Jeanne d'Arc. La Pucelle devant l'Église de son temps", p.115.


2 Q. Procès, t.II, p.21. Jean Beaupère ajoute : "Laquelle respondit que ainsi feroit-elle. Et ainsi le dist-elle audit escherffaut." Mais le texte même du procès-verbal du 24 mai montre que la promesse de Jeanne, si elle en fit une, ne comportait pas, le matin de ce jour, une soumission à ses juges. Jean Beaupère a une façon trop habile de condenser ses souvenirs.

3 La prise de l'habit de femme était, aux yeux de Cauchon, le signe sensible de la soumission de Jeanne et du désaveu de sa mission. De là l'importance qu'il y attachait.

4 Q. Procès, t.III, p.146 - déposition de Manchon.

5 Dans la déposition, citée plus haut, de Guillaume de la Chambre, cette cédule est ainsi qualifiée : "Legendo post aliam quamdam parvam schedulam" ; le mot aliam est peut-être mis ici par comparaison avec un papier
de plus grande dimension. contenant les chefs d'accusation contre Jeanne, et dont Guillaune Erard a dû se servir comme point de repère et guide durant son sermon.

6 Cf. Dunand, ouvrage cité, p.152 et suiv.

7 Cf. Dunand, p.145 et suiv. Du sourire de Jeanne au moment de l'abjuration.

8 Il n'y a pas de raison décisive qui oblige à identifier le docteur anglais, "doctor anglicus", dont la véhémence est signalée par plusieurs témoins, qui ne donnent pas son nom, avec le secrétaire Laurent Calot, dont le nom même indique l'origine française. Jean Marcel, bourgeois de Paris, dit, il est vrai, dans sa déposition, que Laurent Calot fut un de ceux qui blâmèrent Cauchon, mais cette déposition, d'après ses termes mêmes, n'est pas très certaine et peut-être s'agit-il ici d'un "on dit", ou bien Jean Marcel, sachant que Calot avait joué un rôle dans l'abjuration de Jeanne, est-il tombé dans une confusion de mémoire analogue à celle des témoins (Jean Beaupère, par exemple), qui ont nommé Nicolas Midi comme le prédicateur de ce jour-là, au lieu de Guillaume Erard. (Déposition de Marcel - Q.Procès, t.III, p.89-90).
Un seul témoin, dit L'Averdy à propos de cette déposition, met au rang de ceux qui firent des reproches à l'évêque de Beauvais, Laurent Calot, qui va jouer un grand rôle dans le surplus de cette scène : ou ce témoin se trompe ou c'étoit un jeu joué ; mais, comme il n'y a qu'un seul témoin qui le dit, ce fait doit passer pour incertain. Notices et extraits, t.III, p.431.
A supposer même que Marcel ne se trompe point et sans admettre pour cela "un jeu joué", il n'y a pas de contradiction nécessaire entre les reproches qu'aurait faits Calot à Cauchon et la mission dont celui-ci le chargea ensuite, et qui, au contraire, pourrait être considérée, surtout avec les explications qui sans doute l'accompagnèrent, comme une réponse à ces reproches et une réfutation par le fait même. M. le chanoine Chevalier, par un excès de conscience critique, nous paraît donc s'être exagéré la difficulté résultant de ce témoignage. Ouvrage cité, p.58.
C'est par une fâcheuse défaillance de mémoire que Quicherat fait dire à Jean Marcel que "Laurent Calot, loin d'être sur l'estrade, faisait tumulte dans la foule avec les Anglais." Aperçus nouveaux, p.134 et note 3. Marcel, comme on vient de le voir, n'a pas dit cela du tout.

9 Ce fut, croyons-nous, ce texte, que Thomas de Courcelles dit avoir vu dans les mains de Nicolas de Venderès, qui fut lu dans la séance du 29 mai, et qui donna lieu au doute trop timidement insinué par l'abbé de Fécamp. Après la mort de Jeanne d'Arc, il fut (telle est du moins notre hypothèse) remanié, amplifié dans son contexte et orné dans son style, et devint de la sorte celui qui commence par ces mots : "Quotiens humanae mentis oculus." D'après celui-ci, fut exécutée assez négligemment une version française commençant ainsi : "Toute personne qui a erré", et que Cauchon fit désormais passer pour une copie de la cédule originale signée par Jeanne. La première destination de l'un et l'autre de ces textes fabriqués fut peut-être de servir de pièces juslificatives aux circulaires du gouvernement anglais que l'on trouve transcrites à la suite du procès. Cet emploi même leur put conférer une apparence d'authenticité qui en facilita l'insertion dans la rédaction officielle et définitive de la cause.

10 Le rôle joué par Laurent Callot résulte de la déposition du chevalier bourguignon Aymon de Macy, dont l'accent général de sincérité et la précision des détails relatifs à cet épisode ne permettent pas d'écarter le témoignage, malgré l'erreur commise par lui sur le nom du prédicateur. Q. Procès, t.III, p.122-123.
Aymond de Macy était au service de Jean de Luxembourg, plus tard comte de Ligny, qui avait vendu Jeanne aux Anglais, et il était venu à Rouen avec lui.

11 Elle sera effectivement canonisée en 1920.

12 Polyeucte, acte II, scène VI.




Procès de condamnation

Présentation :

- L'organisation du tribunal
- Les sources existantes
- Plan chateau de Rouen
- La prison de Jeanne

Procès :
- Procès


Complément :
- Etude de l'abjuration
- Lettres de garantie




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