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19 avril 2024  

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par Henri Wallon

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Procès de condamnation
Les prieurs rouennais et normands.

Prieuré de Saint-Lô :
GUILLAUME LE BOURG
(1411-1456)

    Né en 1411, avait été élu prieur de Saint-Lô après le décès de Guillaume Le Couete (3).
  L'évêque de Coutances, au lieu d'approuver l'élection qui était soumise à son approbation, s'était borné à en donner acte aux religieux, ayant appris que le pape avait conféré ce bénéfice au cardinal de Saint-Eusèbe (1o février 1411). Mais, sur la résignation de ce prélat, Guillaume Le Bourg fut placé à la tête de cet important prieuré et le posséda jusqu'en 1456.
  C'est en cette qualité qu'il prêta serment de fidélité à Henri V, après la capitulation
de Rouen. Il en obtint la restitution ou la concession du temporel de ce prieuré.
  Plus tard, Pierre Cauchon utilisa ses services et le nomma commissaire, avec Guillaume Le Fèvre, curé de Saint-Denis de Rouen, pour la levée des décimes accordées au roi Henri VI.
  Appelé à Prieuré de St-Lô d'après le "livre des fontaines"prêter son concours au procès de la Pucelle, en 1431, il ne parut qu'à six séances, mais il se trouvait parmi les abbés et religieux qui se pressaient au cimetière du Saint-Ouen, pour la séance publique de l'abjuration.
  En 1440, on le trouve mêlé à un incident de procédure ecclésiastique. Il s'agissait de droits funéraires réclamés par le curé de Saint-Amand, à l'occasion de personnes décédées dans l'hôtel de la rue de la Chaine, que le chanoine Nicolas Loyseleur occupait à l'époque du procès de la Pucelle, et qui avaient été inhumée à Saint-Lô. L'official avait donné gain de cause au curé de Saint-Amand ; mais sur appel au pape, la sentence avait été cassée.
  Signalons encore ici la fréquence de ces appels au pape et l'étonnement qu'on éprouve en voyant qu'il n'y en ait pas eu d'interjeté dans le procès de Jeanne d'Arc. Ce fut, en effet, une grande iniquité d'affrmer et de faire croire que l'accusée refusait de s'en rapporter à la décision du pape et du Concile général.
  Guillaume Le Bourg mourut le 25 janvier 1456, après avoir passé une partie de sa vie à rebâtir presque complètement son église, et sans avoir eu la consolation d'en voir la dédicace.
  Il fut inhumé dans la chapelle de Saint-Augustin, avec cette épitaphe incrustée dans la muraille : "Hic jacet religiosus in Christo pater Guillermus Le Bourg, humilis prior hujus ecclesie"
  Le prieuré de Sceau de Guillaume, prieur de St-LôSaint-Lô, dont le plan du Livre des Fontaines indique l'importance, était d'origine fort ancienne. Son église avait d'abord porté le nom de Saint-Sauveur ou de la Trinité ; mais, en 914, Théodoric, évêque de Coutances, chassé par les hommes du Nord, s'étant réfugié à Rouen avec le corps de Saint-Lô, avait obtenu de Rollon et de Francon, cette église où il déposa les reliques du saint dont elle prit le nom.
  De 914 à 1056, elle avait été la cathédrale du siège de Coutances, et depuis elle était restée dans l'exemption des évêques de ce diocèse.
  Au XV° siècle, le cardinal de La Rochetaillée, qui considérait cette exemption comme blessante pour sa dignité d'archevêque de Rouen, avait intenté à l'évêque de Coutances un long et dispendieux procès qui ne devait se terminer qu'avec l'existence même du prieuré, en 1793. A cette époque, les bâtiments monastiques furent aliénés et devinrent un atelier national, puis une école normale (vers 1822) ; enfin, on y a construit, une école municipale professionnelle (fin XIX° siècle).
  Il subsiste encore (vers 1896) de vieux murs et une porte monumentale du XV° siècle, sur la rue Saint-Lô.

Prieuré de Sigy, de l'ordre de Saint-Benoît, près Neufchâtel :
PIERRE DE LA CRIQUE,


  Le prieur de Sigy a joué au procès un rôle très secondaire. Il n'assista qu'à la séance du 24 février, tenue dans la salle de parement, au château de Rouen. Il entendit Jeanne adresser à l'évêque de Beauvais cette vigoureuse apostrophe : "Advisez bien de ce que dictes estre mon juge. Car vous prenez une grande charge, et me chargez trop"
  Le prieur de Sigy fut-il ému de ce langage et retourna-t-il ensuite à son couvent ? C'est ce que nous ne saurions dire en l'état des faits qui nous sont connus.
  Les documents sont rares, surtout sur l'histoire du prieuré. L'auteur de la Neustria pia déclare n'en avoir pu trouver aucun sur cette maison religieuse.
  Nous savonsChoeur de l'église paroissiale de Sigy pourtant qu'elle avait été fondée, vers 1040, par Hugues Ier, qui l'avait dotée d'un assez grand nombre d'églises. Hughes II, étant entré à l'abbaye de Saint-Ouen comme religieux, lui donna le prieuré de Sigy, à charge d'y entretenir six moines pour y faire le service divin, mais ses intentions furent mal remplies : car on n'y trouvait que trois religieux en 1262. Eudes Rigaud releva le monastère de l'état déplorable où il l'avait trouvé ; mais, en 1563, les calvinistes le pillèrent et le détruisirent. Le prieuré, délaissé par les moines de Saint-Ouen, devint bénéfice simple et ne fit plus que végéter. De cette puissance déchue, il nous reste l'église du XIII° siècle, qui est le plus bel édifice des bords de l'Andelle. Le choeur surtout est magnifique.
  On montre encore, autour de cette église, les restes de l'ancienne maison des moines, qui sont, avec quelques ruines cachées sous l'herbe, les derniers souvenirs de cette antique demeure.

Prieuré de Longueville :
PIERRE MIGET,

  Si les prieurs de Saint-Lô et de Sigy n'ont eu qu'un rôle assez effacé au procès de Jeanne d'Arc, le prieur de Longueville en a été l'un des assesseurs les plus assidus et les plus acharnés.
  Après avoir pris part, avec les confidents de Pierre Cauchon, à la réunion intime où furent arrêtées les bases de la poursuite, il ne manqua à aucune séance importante, et se montra partisan des mesures les plus rigoureuses. Il signa une délibération qui contenait une condamnation formelle, et prit part à tous les votes.
  Pierre Miget était docteur en théologie. Il était lié avec l'universitaire Beaupère, et dès 1420, il avait fait sa soumission à Henri V, roi d'Angleterre.
Il résidait habituellement à Rouen, à l'hôtel de Longueville, situé en face de l'archevêché.
  En 1443, on le voit figurer aux États de Normandie.
  Le prieuré de Longueville, situé au pied du château, avait été fondé par le fameux Gautier Giffart, comte de Buckingham et de Longueville, en 1102. La grande charte de ce monastère, confirmée par Henri II, roi d'Angleterre, atteste sa richesse et la libéralité des fondateurs. Elle maintenait le prieuré de Longueville dans ses droits de "haute, moyenne et basse justice, lui garantissant ses ports sur la mer, ses masures, hôtels, tènemens de maisons, etc..." dans de nombreuses paroisses.
  Quoique ce monastère n'eût pas d'existence indépendante et fût soumis à la juridiction de l'abbaye de la Charité-sur-Loire, son prieur avait le droit de nommer à vingt-sept églises des environs.
  Quelques années avant le procès de la Pucelle, en 1420, les prieur et religieux de Longueville avaient présenté à Henri V une requête dans laquelle ils lui exposaient que par le fait des guerres ils avaient perdu plusieurs tenemens et aveux, tant en Normandie qu'en Angleterre, où ils possédaient le manoir Mebbenton, au diocèse de Lincoln. C'est alors que Pierre Miget obtint la restitution des revenus de son bénéfice.
  La participation du prieur de Longueville au procès de Jeanne d'Arc lui créait une très lourde responsabilité ; aussi n'est-on pas peu surpris de le voir déposer au procès de réhabilitation. On l'entendit alors blâmer les juges dont il avait appuyé toutes les décisions. Il déclara n'avoir agi personnellement que par crainte des Anglais, et ajouta qu'il avait été dénoncé comme favorable à la Pucelle, ce dont il s'était excusé : "timens periculum corporis". II affirma aussi avoir reçu les confidences du vice-inquisiteur Jean Lemaitre qui, très perplexe, craignait également pour sa vie s'il se refusait à juger.
  Dernier et triste rôle de cet odieux personnage ! Il faut reconnaître d'ailleurs que l'exemple venait de haut. N'avait-on pas entendu aussi Jean de Mailly, évêque de Noyon, redevenu patriote après avoir été fonctionnaire anglais et s'être gravement compromis dans ce procès, affecter d'avoir à peine entrevu la Pucelle, oubliant qu'il avait assisté à son abjuration et à son supplice, puis au sacre de Henri VI à Paris.
  De nos jours, on chercherait en vain la trace de l'ancienne église prieurale, qui offrait un magnifique assemblage des différents types d'architecture et qui fut vendue à la Révolution. On retrouve seulement, au Musée des antiquités de Rouen, quelques unes des sculptures qui la décoraient.
Il semble qu'un funeste anathème ait pesé sur ce monastère, qui fut transformé en filature après avoir été livré à un véritable pillage dans lequel disparurent les vitraux, boiseries, statues, livres et manuscrits, avec une église qui ferait aujourd'hui la gloire du pays. !
  Le dernier bâtiment conventuel, qu'on apercevait de la ligne du chemin de fer, a été consumé par un incendie au mois de janvier 189o.


                                                 


Sources : Albert Sarrazin - "Jeanne d'Arc et la Normandie au XV° siècle" - 1896

Illustrations :
- Prieuré de Saint-Lô à Rouen d'après le livre des fontaines ("Jeanne d'Arc et la Normandie au XV° siècle" - Albert Sarrazin - 1896).
- Sceau de Guillaume Le Bourg, prieur de St-Lô (ibid.)
- Choeur de l'église de Sigy, Seine Maritime, prieuré de Sigy (ibid.).



Procès de condamnation

Présentation :

- L'organisation du tribunal
- Les sources existantes
- Plan chateau de Rouen
- La prison de Jeanne

Procès :
- Procès


Complément :
- Etude de l'abjuration
- Lettres de garantie




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