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19 mars 2024  

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par Henri Wallon

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Procès de réhabilitation
Déposition de Pierre Daron

  Honorable personne Pierre Daron, lieutenant du seigneur bailli de Rouen, témoin produit, reçu, juré et entendu par le seigneur inquisiteur en présence des notaires de cette cause, et sur mandat des autres seigneurs juges, le treizième jour du mois de mai, disant être âgé d'environ soixante ans,

  Et d'abord interrogé sur ce qu'il peut déclarer ou attester à propos du contenu des Ier, IIe, IIIe articles, il dit et déclare sous serment avoir eu connaissance de Jeanne seulement quand elle fut amenée en la ville de Rouen ; le témoin était alors procureur de la ville de Rouen ; il avait une grande curiosité de voir Jeanne et cherchait un moyen favorable pour la voir. Il rencontra Pierre Manuel, un avoué du roi d'Angleterre, qui désirait également beaucoup la voir, et ils partirent ensemble pour cela ; ils la trouvèrent au château, dans une tour, enchaînée, dans des entraves, avec une grosse pièce de bois par les pieds ; et elle avait plusieurs gardes anglais. Ce Manuel s'entretint avec Jeanne, en présence du témoin, lui disant, par plaisanterie, qu'elle ne serait pas venue là, si elle n'y avait été amenée ; et il lui demanda si elle savait bien, avant sa capture, qu'elle allait être prise. Elle répondit qu'elle s'en doutait bien. Et comme on lui
demandait ensuite pourquoi, si elle prévoyait sa capture, elle ne se tenait pas sur ses gardes le jour où elle fut prise, elle répondit qu'elle ne connaissait ni le jour, ni l'heure, ni quand cela arriverait. Ils ne parlèrent pas davantage avec elle. Il déclare aussi l'avoir vue une autre fois, pendant le procès engagé contre elle, quand on la conduisait de la prison à la grande salle du château.
  Sur le contenu des Ve, VIe, VIIe et VIIIe articles, il ne sait rien, sinon que certains furent blâmés par les Anglais, car ils refusaient de participer à ce procès, et surtout maître Nicolas de Houppeville.
  Sur le contenu du IXe article, il ne sait rien, si ce n'est, comme il l'a dit plus haut, qu'il la vit dans sa prison, dans une tour, attachée avec une grosse pièce de bois par les pieds.
  Sur le contenu des Xe, XIe, XIIe, XIIIe et XIVe articles, il déclare bien se rappeler que plusieurs clercs furent rassemblés pour le procès ; et les notaires de ce procès étaient maître Pierre Manchon et messire Guillaume Colles, autrement nommé Boisguillaume ; mais dans quel esprit agissaient-ils, il n'en sait rien. Déclare cependant avoir entendu dire par certains, au cours du procès, que Jeanne dans ses réponses faisait merveille et qu'elle avait une mémoire surprenante ; en effet interrogée une fois sur un point déjà traité, même huit jours après, elle répondait : « J'ai été interrogée tel jour », ou « il y a huit jours que j'ai été interrogée là-dessus et j'ai répondu ainsi ». Boisguillaume, l'un des notaires, déclarant qu'elle n'avait pas répondu, mais certains des assesseurs prétendant que Jeanne disait vrai, on fit lecture de la réponse au jour indiqué, et on trouva que Jeanne avait raison ; Jeanne s'en réjouit et dit à Boisguillaume que, s'il se trompait une autre fois, elle lui tirerait l'oreille.
  Sur les articles suivants, du XVe au XXIIIe, il ne sait rien.
  Sur le contenu des XXIIIe, XXIVe et XXVe articles, il déclare qu'il fut présent au sermon fait à Saint-Ouen, mais il ne saurait rien en dire, car il était très loin, aussi ne pouvait-il rien entendre.
  Sur le contenu du XXVIe article, il déclare, d'après le bruit courant alors, qu'elle fut amenée après la première sentence à prendre des vêtements d'homme.
  Sur le contenu des XXVIIe et XXVIIIe articles, il ne sait rien.
  Sur le contenu des autres articles déclare et atteste qu'il fut présent au sermon fait au Vieux Marché, le jour où Jeanne mourut ; il la vit livrer et remettre à la justice séculière, et, après avoir été ainsi livrée, sans aucun délai et sans autre sentence d'un juge laïc, elle fut remise au bourreau et conduite sur une estrade où avait été préparé le bûcher pour la brûler. Il croit qu'elle termina sa vie en catholique, car elle faisait plusieurs pieuses exclamations et lamentations, invoquant le nom du Seigneur Jésus ; et il l'entendit dire, entre autre paroles : « Ah! Rouen, Rouen, seras-tu ma maison ? » On avait grande pitié d'elle, et plusieurs étaient émus aux larmes ; et beaucoup étaient mécontents qu'elle eût été exécutée dans la ville de Rouen. Sait aussi que Jeanne, jusqu'à son dernier moment, criait toujours « Jésus ! » Il ajoute qu'ensuite ses cendres et ses restes furent assemblés et jetés dans la Seine.
  Ne sait rien d'autre.

        

  Honorabilis vir Petrus Daron, locum tenens baillivi Rothomagensis, testis productus, receptus, juratus et examinatus per dominum inquisitorem in præsentia notariorum hujusmodi causæ, et de mandato aliorum judicum, die XIII. mensis maii ; ætatis, ut dicebat, LX annorum, vel eocirca.

  Et primo, interrogatus quid ipse sciat deponere seu attestari de contentis in I., II., III. et IV. articulis : dicit et deponit, ejus medio juramento, quod solum de eadem Johanna habuit notitiam a tempore quo adducta fuit in villa Rothomagensi ; et ipse loquens erat tunc procurator villæ Rothomagensis ; qui, quadam curiositate multum affectabat eamdem Johannam videre, quærens media propitia ad eam videndum. Et invenit Petrum Manuel, advocatum regis Angliæ, qui similiter multum affectabat eam videre, et iverunt insimul eam visum ; quam invenerunt in castro, in quadam turri, ferratam in compedibus, cum quodam grosso ligno per pedes, et habebat plures custodes Anglicos. Et eidem Johannæ locutus est ipse Manuel in ipsius loquentis præsentia, dicendo eidem Johannæ jocose quod ibidem non venisset, nisi fuisset adducta ; et eam interrogavit si bene sciebat ante ejus captionem quod deberet capi. Quæ respondit quod bene dubitabat. Et quum ulterius sibi diceretur quare, quum dubitaret de sua captione, cur non custodiebat se illa die qua fuit capta : respondit quod non sciebat diem neque horam quibus debebat capi, nec quando illud contingeret. Nec aliud cum eadem locuti fuerunt. Dicit etiam quod alia vice eam vidit, durante processu qui fiebat contra eam, quando ducebatur de carcere ad magnam aulam castri.
  De contentis in .V., VI., VII. et VIII. nihil scit, nisi solum quod aliqui fuerunt notati per Anglicos, quia interesse noluerunt bujusmodi processui, et maxime magister Nicolaus de Houppeville.
  De contentis in IX. nihil scit, nisi, ut supra deposuit, quod vidit eam in carcere, in quadam turri, alligatam cum quadam grossa pecia ligni per pedes.
  De contentis in X., XI., XII., XIII. et XIV. de ponit quod bene recordatur quod plures clerici fuerunt congregati pro processu ; et erant notarii hujusmodi processus magister Guillelmus Manchon et dominus Guillelmus Colles, alias Boysguillaume ; sed quo animo procedebant nihil scit. Dicit tamen quod audivit dici ab aliquibus, durante illo processu, quod ipsa Johanna in suis responsionibus faciebat mirabilia, et quod habebat mirabilem memoriam, quia, dum quadam vice interrogaretur de aliquo de quo fuerat perantea, etiam octo diebus elapsis, interrogata, respondebat : « Ego fui tali die interrogata, » vel « sunt octo dies quod ego fui de illo interrogata, et sic respondi. » Licet Boysguillaume, alter notarius, diceret quod non respondisset, aliqui de assistentibus dicentes quod verum dicebat ipsa Johanna, fuit lecta responsio illius diei, et fuit inventum quod ipsa Johanna bene dicebat : de quo gavisa est ipsa Johanna, dicendo eidem Boysguillaume quod, si alias deficeret, ipsa traheret aurem.
  De XV., usque ad XXIII. articulum, nihil scit.
  De contentis in XXIII., XXIV. et XXV. articulis, deponit quod ipse fuit præsens in sermone facto apud Sanctum Audoenum, de quo nihil sciret deponere, quia multum erat distans, taliter quod nihil poterat audire.
  De contentis in XXVI., deponit quod fama erat quod ipsa fuit inducta post primam sententiam ad capiendum vestes viriles.
  De contentis in XXVII. et XXVIII. nihil scit.
  De contentis in cæteris articulis, dicit et deponit quod fuit præsens in sermone facto in Veteri Foro, die qua ipsa Johanna fuit vita functa, et vidit eam tradi et dimitti justitiæ sæculari, et postquam fuit justitiæ sæculari relicta, sine aliquo intervallo et absque alia sententia judicis laici, ipsa Johanna fuit tradita tortori et ducta in quodam ambone, ubi erant parata ligna ad eam comburendum. Et credit eam catholice finivisse dies suos, quia faciebat plures pias exclamationes et lamentationes, invocando nomen Domini Jhesus ; et, inter alia verba, audivit ipsam Johannam dicentem : « Ha ! Rouen, Rouen, seras-tu ma maison ? » Et erat maxima pietas de ea ; et movebantur plures ad lacrimas ; erantque multi male contenti quod ipsius Johannæ exsecutio fiebat in villa Rothomagensi. Et scit quod ipsa Johanna usque ad ultimum vitæ exitum semper clamabat Jhesus! Et dicit quod postmodum cineres et reliquiæ ipsius fuerunt congregati et projecti in Sequanam. Nec aliud scit.


Sources :
- Texte latin original : Quicherat - Procès t.III p.199 et suiv.
- Traduction: source Pierre Duparc.


Notes :
/
 

Procès de réhabilitation
Rappel des témoins de Rouen en 1456.

Les dépositions :

Fr. Pierre Miget
Me Guillaume Manchon
Me Jean Massieu
Me Guillaume Colles
Fr. Martin Ladvenu
Me Nicolas de Houppeville
Mgr Jean Lefèvre
M. Jean Lemaire
Me Nicolas Caval
Pierre Cusquel
Me André Marguerie
Mauger Leparmentier
Laurent Guesdon
M. Jean Riquier
Jean Moreau
Me Nicolas Taquel
Husson Lemaistre
Pierre Daron
Frère Seguin


Lyon :
Jean d'Aulon

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