|
Sources
diverses
-
index
Le chanoine Kœnigshoffen |
|
.
Lanéry d'Arc, dans sa Bibliographie raisonnée des ouvrages sur
Jeanne d'Arc (p. 47, n° 63), cite un extrait d'une Chronique imprimée à
Augsbourg, vers 1474, et qu'il dit être de Koenigshoffen, chanoine de
Saint-Thomas, à Strasbourg. Voici cette citation que nous n'avons trouvée
nulle autre part, et dont nous laissons toute la responsabilité à
M. Lanéry d'Arc :
« En l'an du Seigneur 1429, avant la moisson, le duc Charles de Lorraine, avec une grande armée de Français et d'Allemands, et le duc Etienne de Bavière, avec trois cents chevaux, s'en allèrent devant Metz..., et quand on voulut s'en aller, beaucoup par goût des exploits et des aventures s'en allèrent plus loin, jusqu'en France, pour assister aux événements merveilleux qui se passaient en ce pays, grâce à une jeune vierge qui était devenue très célèbre. Ils vinrent au secours du roi Charles, qui dans son enfance avait été chassé par les Anglais de son apanage, et avec l'aide de Dieu, grâce à la Pucelle, il put de nouveau venir à Paris, reprendre les grandes villes et les châteaux appartenant à la couronne.
La Pucelle disait d'avance quel jour on gagnerait ou l'on perdrait la bataille, et à cause de ces prodiges, beaucoup de guerriers accoururent.
A la fin, d'après tous ses historiens, elle dit : Demain devant cette ville forte (elle la nomma), nous combattrons; je serai prise et mise à mort. Et il en fut ainsi ; elle fut prise et mise à mort par les Anglais ses ennemis comme elle l'avait prédit. (1) »
Source : présentation et traduction du texte latin par le père Ayroles : "La vraie Jeanne d'Arc" - t.IV, p.279 et suiv.
Notes :
1 C 'est de la guerre " pour une hottée de pommes" dont il est ici question. La Chronique confirme ce que dit Jean Chartier (III, p. 167). On venait
des diverses parties du monde (è diversis mundi climatibus), pour combattre à la suite de la Vierge-Guerrière. Si au lieu d'être entravée, elle
avait trouvé la coopération matérielle et morale qu'elle demandait, il n'est
rien qu'on n'eût pu se promettre.
La Pucelle n'a pas mis le roi dans Paris : ce n'est cependant que grâce à ses exploits, que Charles VII a pu recouvrer sa capitale, sept ans après
avoir refusé de la tenir de la main de la Vierge-Libératrice.
Le caractère prophétique, si éminent dans la Vénérable, semble avoir
frappé les Allemands plus encore que les exploits de la guerrière. Le
clerc de Spire intitule son traité sur Jeanne de Sibyllâ Francica ; on vient
de voir que c'est le caractère accentué par Nider, comme par le chanoine
de Strasbourg. Il fait prédire le supplice par la martyre elle-même.
Il n'est pas le seul.
|