|
Lettre
de Charles VII annonçant la victoire de Patay aux conseil delphinal de Grenoble
Sully - 19 juin 1429
|
|
n possède la lettre par laquelle Charles VII annonce la victoire de Patay aux habitants de Grenoble. En voici la teneur, telle qu'elle est
donnée par le Bulletin de l'Académie Delphinale...
*
* *
« A nos amés et féaux les gens de notre Conseil du Dauphiné.
« De par le roy,
« Nos amez et féaulx, pour ce que nous savons que prynez plaisir à
ouïr souvent de la prospérité des affaires de nous et de notre royaulme,
nous vous signifions que hyer qui fut sabmedy XVIIIe jour de ce moys,
beau nepveu d'Alantzon, et autres seigneurs et cappitaines estant avecque la Pucelle à siège devant la tour, pont et forteresse de Beaugency,
receurent à mercy et laissièrent partir de là nos ennemys estant céans en
garnison, qui estoient au nombre de cinq à six cens combattants.
Talabot, Fastol, le sire d'Escalles, le fils du comte de Ungrefort et autres
cappitaines de nos dicts ennemis estant à Meung sur Loire près du dict lieu
de Beaugency, oyans ces nouvelles de composition, lesquielx avoient
avecques eulx autres trois mille combatans ou environ, et s'estoient
illec assemblez pour grever notre houst (armée), laissièrent et abandonnèrent
les villes et chastel et se mirent en chemin pour eulx saubver.
Leur partement vient à la cognoyssance de nos gens; ils les poursuivirent
bien chaudement en celle manière que lesditz Anglois fuyans
furent tous mors et déconfiz ou prins jusques au nombre de deux à
trois mille combatans, et sont prisonniers lesditz Talabot, Fastol, de
Ungrefort, Descalles et autres cappitaines et nobles d'entre eulx.
Ces chouses vous escrions pour vous resjouir et aussi affin que pareillement
les notifiez et faictes savoir aux gens de l'Esglise, nobles et autres de
nostre pays du Dauphiné, en les exhortans de faire des prières, processions
et oraisons envers Dieu afin qu'il lui pleyse relaxer sa main d'ulcion
et relever nostre peuple de la misère et captivité que longuement il a
souffert, et que le puyssions sous la meyn de sa besnigne clémence
maintenir et gouverner en bonne paix, union, justice et tranquillité.
« Donné à Sueylly le XIXe jour de juing.
« CHARLES. » .
Source : J.B.J. Ayroles, "la vraie Jeanne d'Arc", t.III p.328 et suiv.
Notes :
1 Bull.de l'Académie Delphinale, 1847, t. II, p. 459 (Des archives de l'évêché de Grenoble).
|