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Préface - p.9 à 10 |
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 ous n'ignorons pas que le succès obtenu par notre livre sur Jeanne d'Arc, dont la première édition fut publiée en 1869, est dû pour une grande part à la puissante maison de librairie pour laquelle fut écrit ce livre ; nous croyons toutefois pouvoir dire sans vanité qu'il a été accueilli du public avec bienveillance. Il s'est répandu, par éditions successives, à un très grand nombre d'exemplaires.
L'édition que nous publions aujourd'hui se distingue des précédentes non seulement par l'illustration nouvelle qui l'accompagne, mais encore par les modifications qu'a reçues le texte lui-même. Outre les corrections faites à la partie conservée de l'ancien texte, l'Introduction et la fin de l'ouvrage ont été presque entièrement renouvelées.
Le tableau des Origines françaises, que nous avons essayé de tracer dans l'Introduction d'après les écrits les plus récents et les plus autorisés, servira peut-être à donner au lecteur une idée plus nette du glorieux passé de la France au moyen âge (1).
Nous avons ajouté à la fin de l'ouvrage un livre entier, divisé en trois chapitres. Nous y avons fait le récit des événements qui forment comme le complément naturel de l'œuvre de la Pucelle et auxquels s'appliquent plusieurs de ses prédictions, et nous avons raconté l'histoire de l'aventurière qui, peu d'années après sa mort, osa usurper son nom. Nous avons donné une notice assez détaillée du procès de réhabilitation. Enfin nous avons passé en revue les diverses manifestations de la gloire de Jeanne à travers les siècles.
Pas plus que les parties anciennes de cet ouvrage, les nouvelles ne prétendent à une haute valeur scientifique. Nous avons pourtant indiqué avec soin les sources où nous avons puisé, et en particulier les écrits de nos devanciers. A quelques-uns de ceux-ci nous avons payé, comme c'était notre devoir, dans les pages du dernier chapitre consacrées aux historiens de Jeanne d'Arc, un juste tribut d'hommage et de reconnaissance.
Mais nous devons ici un remerciement spécial à notre éminent et bien cher maître et ami Léon Gautier, sur l'invitation de qui nous avions autrefois entrepris ce livre, et dont l'aimable initiative s'est retrouvée à l'origine de la présente révision (2).
En plusieurs endroits de cet ouvrage, nous avons parlé sans réserve de la gloire céleste, du martyre, de la sainteté, du culte, du patronage de Jeanne d'Arc. Nous exprimions ainsi une conviction personnelle. Mais nous n'avons nullement entendu préjuger la décision de l'Église, à laquelle nous déclarons adhérer par avance, quelle qu'elle soit, en fils humble et soumis. Nous faisons donc ici, une fois pour toutes, la déclaration justement exigée par un décret du pape Urbain VIII. A l'Église seule appartient le droit d'accorder à un de ses enfants décédés de glorieuses qualifications, prises dans leur sens rigoureux et parfait.
Si cette histoire de Jeanne d'Arc contribue à répandre dans le public étendu auquel elle s'adresse, et en particulier parmi les générations qui viennent, non seulement l'amour de l'héroïque vierge de France, mais encore l'amour de l'histoire et l'amour des grandes choses que l'histoire raconte, elle sera bonne, car elle aura atteint son but.
Marius SEPET.
21 août 1884.
Source : Jeanne d'Arc - Marius Sépet - 22° éd. 1899
Notes :
1 Dans l'édition de luxe du présent ouvrage, ce tableau est complété par un chapitre intitulé : la France au temps de Jeanne d'Arc, où nous avons essayé de replacer l'héroïque vierge dans son milieu.
ndlr : nous ajouterons cet ouvrage en complément.
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