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26 avril 2024  

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par Henri Wallon

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Procès de réhabilitation
V-5 - Rescrit du frère Jean des Prés, sous-délégué à l'interrogatoire du témoin.


près s'ensuit la déposition de noble homme le sire Jean d'Aulon, chevalier, entendu sur l'ordre de révérendissime père dans le Christ l'archevêque de Reims, par religieuse personne frère Jean des Prés, maître ès saintes Écritures, de l'ordre des frères précheurs de Lyon, et vice-inquisiteur général de la perversité hérétique au royaume de France.

  « A révérendissimes pères dans le Christ et seigneurs, les seigneurs archevêque de Reims et l'évêque de Paris, commissaires délégués en cette affaire par l'autorité apostolique, frère Jean des Prés, maître en théologie sacrée, de l'ordre des précheurs de Lyon et vice-inquisiteur général de la perversité hérétique au royaume de France, due révérence et honneur. Sachez, mes seigneurs révérendissimes, et sachent tous que, l'an du Seigneur mille quatre cent cinquante-six, indiction quatrième commencée cette année, le vingt-huitième jour du mois de mai, devant moi et les deux notaires publics ayant souscrit avec leurs seings, s'est présenté en notre couvent de Lyon noble et puissante personne, le sire Jean d'Aulon, chevalier, conseiller et maître de l'hôtel de notre sire le roi de France, et son sénéchal de Beaucaire. Il m'a exposé oralement ce que vous, révérendissime père dans le Christ, seigneur archevêque de Reims, lui aviez mandé par vos lettres missives : à savoir que ce seigneur sénéchal, ayant été quelque temps, comme vous le savez, en la compagnie de défunte Jeanne, appelée habituellement la Pucelle, en ce royaume de France, ait à dire, déclarer et attester, devant moi et deux notaires publics, ce qu'il avait appris et vu au sujet de la vie, des mœurs, du comportement et des actes de cette Jeanne, pour en informer vos révérendissimes paternités, comme cela est indiqué plus au long dans les lettres missives susdites de révérendissime seigneur l'archevêque de Reims, présentées par le sire sénéchal, dont teneur suit :

     « A mon très chier seigneur et frère, messire Jehan d'Aulon, chevalier, conseiller du roy et seneschal de Beaucaire.
  « Très chier seigneur et frère, je me recommande à vous tant comme je puis. Et est vray que dès ce que j'estoye à Saint-Porsain devers le roy, je vous escripvy du procès fait contre Jehanne la Pucelle par les Angloys, par lequel ilz vuellent maintenir icelle avoir esté sorcière et hériticque et invocateresse des dyables, et que, par ce moyen, le roy avoit recouvert son royaulme; et ainsi ilz tenoient le roy et ceulx qui l'ont servy, hériticque. Et pour ce que de sa vie et conversacion et aussi gouvernement, savez bien et largement, je vous prie que ce que en savez, en vueilliez envoyer par escript, signé de deux notaires apostoliques et ung inquisiteur de la foy ; car j'ay unes bulles deçà, pour révocquer tout ce que les ennemys ont fait touchant ledit procès. Escript à Paris, le xxe jour d'avril.
Ainsi signé : « L'ARCEVESQUE ET DUC DE RAINS,»


  Et aussitôt le sire sénéchal, ayant prêté d'abord serment en mes mains de dire et attester la vérité sur ce qui suit, dit, déclara et attesta sous serment, en présence de moi, vice-inquisiteur et desdits maîtres notaires, ce qui est écrit ci-dessous en langue vulgaire :

[suit lettre envoyée de Lyon par Jean d'Aulon]

                                                         

[Sequitur consequenter depositio nobilis viri, domini Johannis d'Aulon (1), militis, auctoritate reverendissimi in Christo patris domini archiepiscopi Remensis per religiosum virum fratrem Johannem de Pratis, in sacra pagina magistrum, ordinis Fratrum Prædicatorum Lugdunensium ac vice-inquisitorem generalem hæreticæ pravitatis in regno Franciæ, examinati.]

  REVERENDISSIMIS in Christo patribus et dominis, dominis archiepiscopo Remensi ac episcopo Parisiensi, commissariis in hac parte, auctoritate apostolica deputatis, vester humilis frater Johannes de Pratis, in sacra theologia magister, ordinis Prædicatorum Lugdunensium, ac vice-inquisitor generalis hæreticæ pravitatis in regno Franciæ, reverentiam debitam cum honore. Noveritis, domini mei reverendissimi, et noverint universi quod, anno Domini MCCCCLVI., indictione IV. cum eodem anno sumpta, die XXVIII. mensis maii, in præsentia mei necnon duorum notariorum publicorum subscriptorum et signatorum : nobilis et potens vir, dominus Johannes d'Aulon, miles, consiliarius et magister Hospitii domini nostri Francorum regis, ejusque senescallus Bellicadri, ad meam accedens præsentiam, in domo conventus nostri Lugdunensis (2), mihi ore tenus exposuit quod vos, reverendissime pater in Christo, domine archiepiscope Remensis, sibi per vestras litteras missorias mandaveratis quod, quia, prout sciveratis, ipse dominus senescallus aliquo tempore cum Johanna, quondam vulgari denominatione in hoc regno Franciæ la Pucelle nominata, conversatus [erat], quatenus de ea quæ de ejusdem Johannæ vita, moribus, conversatione et gestis sciverat et viderat, coram me et in præsentia duorum publicorum notariorum diceret, deponeret et testificaretur, ad informandum vestras paternitates reverendissimas de eisdem, prout in eisdem vestri, reverendissimi domini mei Remensis archiepiscopi, litteris missoriis prædictis, mihi per dominum senescallum exhibitis, plenius continetur ; quarum tenor talis est :


     « A mon très chier seigneur et frère, messire Jehan d'Aulon, chevalier, conseiller du roy et seneschal de Beaucaire.
  « Très chier seigneur et frère, je me recommande à vous tant comme je puis. Et est vray que dès ce que j'estoye à Saint-Porsain devers le roy, je vous escripvy du procès fait contre Jehanne la Pucelle par les Angloys, par lequel ilz vuellent maintenir icelle avoir esté sorcière et hériticque et invocateresse des dyables, et que, par ce moyen, le roy avoit recouvert son royaulme; et ainsi ilz tenoient le roy et ceulx qui l'ont servy, hériticque. Et pour ce que de sa vie et conversacion et aussi gouvernement, savez bien et largement, je vous prie que ce que en savez, en vueilliez envoyer par escript, signé de deux notaires apostoliques et ung inquisiteur de la foy ; car j'ay unes burles deçà, pour révocquer tout ce que les ennemys ont fait touchant ledit procès. Escript à Paris, le XXe jour d'avril.
Ainsi signé : « L'ARCEVESQUE ET DUC DE RAINS, »


  Et illico dominus senescallus, præstito prius per eum juramento in meis manibus de veritate super infrascriptis dicenda et attestanda, eodem suo medio juramento, dixit, deposuit et testificatus fuit in præsentia mei, vice-inquisitoris ac dictorum dominorum notariorum, ea quæ inferius in vulgari idiomate describuntur, et ut sequitur :


Source : Texte original latin : "Procès de Jeanne d'Arc" - T.III - Jules Quicherat, p.35.
Traduction : Pierre Duparc, "Procès en nullité de la condamnation de Jeanne d'Arc", t.IV, p. 25.

Notes :
1 C'était un gentilhomme du Languedoc, écuyer dans la maison du Roi, qui, à cause de sa grande réputation de sagesse, avait été choisi par Charles VII pour veiller sur la Pucelle et lui servir d'intendant. Il ne la quitta pas d'un instant tant qu'elle fut sous les armes, et la conduite qu'il tint auprès d'elle lui attira force louanges et faveurs. En 1433 on le trouve employé à diverses missions auprès des États de Languedoc. Le 11 septembre de la même année il fut investi de la capitainerie du château de Cabaret, par le comte de Foix, alors lieutenant général en Languedoc et en Guyenne. En 1437, lors de 1'entrée de Charles VII à Paris, il figurait dans le cortège, « menant le cheval du roy tout à pied. » Peu après il devint sénéchal de Beaucaire, conseiller et maitre d'hotel du roi, homme d'armes de la grande ordonnance sous la conduite de Jean de Beuil. Il fut fait chevalier le 23 juillet 1449, pendant la conquête de la Normandie, au moment où les Français réunis près du château d'Harcourt, se rangeaient en bataille pour combattre Talbot. Enfin, dans un acte de 1454 il figure comme capitaine du château de Pierre-Scise, à Lyon. Un Philippe d'Aulon, que Louis XI pensionnait à titre d'homme d'armes et de maître de son hôtel, était sans doute fils de Jean d'Aulon (Manuscrits de la Bibl. du roi, Cabinet des titres; Monstrelet, 1. II, ch. 219 ; chron. de Berry, ed. Godefroi, p. 435; Hist. gén. de la mais. de Fr., t. VIII, p. 140 ; Manuscrit Gaignières , n° 772-2, f° 452).

2 Tout ce qui est contenu depuis cet endroit jusqu'à la déposition du témoin, est omis dans le manuscrit 5970. Nous suppléons d'après les manuscrits ND. et de d'Urfé. (Quicherat)



Procès de réhabilitation

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