Accueil                                                         Admin
19 mars 2024  

 Son histoire

par Henri Wallon

 Les sources

Procès condamnation

Procès en nullité...

Chroniques & textes

Lettres de J. d'Arc

 Compléments

Bibliographie

Librairie numérique

Dossiers

 Recherches

Mises à jour du site

Recherches

 

 ACCÈS CARTES

     Carte de France (1429)

     Carte Nord France (1429)

     Carte environs Domrémy

     Carte environs Orléans

     Carte siège d'Orléans

     Vues Orléans et pont

 

 Interactivité

Contact

Liens johanniques

Sauvez la Basilique

Procès de condamnation
L'organisation du Tribunal ecclésiastique - index.

n rescrit du roi d'Angleterre, daté du 3 janvier 1431, conféra officiellement à Pierre Cauchon, organisateur du procès, le droit de le juger.
  Jeanne d'Arc lui fut remise avec cette seule réserve "de la reprendre si ainsi était qu'elle ne fût convaincue d'aucun cas regardant la foy", clause hypocrite que l'évêque de Beauvais dicta sans doute lui-même, et qui laissait entrevoir la possibilité d'un acquittement là où la condamnation était certaine et décidée d'avance (1).
  Pierre Cauchon n'avait plus qu'à constituer son tribunal ecclésiastique. Il s'étudia à donner à l'affaire un éclat inusité et toutes les apparences de la justice.
  Rien n'est frappant comme le soin que mirent à s'effacer les dignitaires et les fonctionnaires laïques. Là même où leur présence était légitime, on ne vit paraître que des gens d'Église. Le duc de Bedford, absent de Rouen pendant presque toute la durée du procès, semble avoir alors résigné la régence entre les mains du cardinal de Winchester. Bien que les historiens l'aient représenté comme exerçant un espionnage qui privait les juges de leur liberté, il faut reconnaître qu'il ne parut pas se mêler directement au procès. Il avait quitté Rouen dès le 13 janvier 1431, pour se rendre à Paris (2).
  On est tout aussi frappé de la solennité que l'évêque de Beauvais donna à cette iniquité judiciaire qu'on est péniblement affecté de voir la responsabilité s'étendre sur une si notable partie du clergé.
  II s'agissait, apparemment au moins, non de représailles à exercer contre une prisonnière de guerre, mais d'un de ces procès de foi, si fréquents au moyen-âge, qui étaient instruits et jugés par l'autorité ecclésiastique, en dehors du pouvoir civil. Or, dans ces procès, l'évêque et l'inquisiteur ne citaient ordinairement que trois ou quatre chanoines désignés par le chapitre, autant ou à peu près d'avocats en cour d'Église, et il n'était pas question de délégués de l'Université de Paris.
  Dans le procès de Jeanne d'Arc, au contraire, on comptera plus de dix membres de ce corps célèbre, la plus grande partie du chapitre de Rouen et de la Communauté des avocats en cour d'Église, quelques religieux des communautés de Rouen et plusieurs grands prélats ou abbés que les évènements ou les faveurs du gouvernement anglais retenaient à Rouen, capitale du pays conquis.
  Cauchon tenait, avant tout, à s'entourer d'un grand nombre de complices.
  C'est qu'il s'agissait en effet, d'une affaire extraordinaire, à laquelle on attachait une si grande importance que l'Université en corps, le chapitre en corps, furent consultés sur les articles extraits des interrogatoires et sur les qualifications données par les assesseurs. En outre la sentence rendue devait être notifiée aux princes et au Souverain Pontife.
  C'était surtout, répétons-le, une affaire politique, parce que la mission de La Pucelle, qu'on croyait généralement inspirée par Dieu, avait pour conséquence l'illégalité de la conquête et la culpabilité de ceux qui s'étaient ralliés au parti bourguignon confondu avec le parti anglais. Les juges et assesseurs le comprirent si bien qu'ils se firent remettre des lettres de garantie, en prévision d'un changement de fortune, et que le dominicain, qui fut appelé à remplir les fonctions d'inquisiteur, s'y refusa d'abord, et n'obéit qu'aux injonctions de son supérieur.
  C'est pourquoi Pierre Cauchon avait dit qu'il voulait faire un beau procès, ce qui signifiait dans le langage juridique de l'époque, un procès régulier, en bonne et due forme. C'était là une habileté et une hypocrisie de plus, car, malgré les formes observées, jamais accusée ne parut devant des juges plus suspects de partialité et plus susceptibles de récusation. Jamais aussi plus d'illégalités ne furent intentionnellement accumulées. Il convient de les signaler, en dehors de la critique générale que soulève la procédure barbare de l'Inquisition et des procès de foi au moyen-âge.
  Même en tenant compte de quelques rectifications proposées sur plusieurs points, peut-être erronés, combien d'irrégularités certaines n'allons-nous pas rencontrer dans cette procédure, et que de reproches justifiés n'est-on pas encore autorisé à retenir à la Charge des Anglais et des juges ?
  La partialité de Cauchon éclata dès le début quand on le vit écarter Jean de Saint-Avit, évêque d'Avranches, doyen des évêques de Normandie, chargé par le chapitre, en l'absence de l'archevêque, de la célébration des ordres du diocèse. Il savait pertinemment que ce prélat, qui occupait son siège depuis 1391, ne devait rien aux Anglais et s'était montré favorable à la Pucelle.
  D'un autre côté, il s'abstint, et c'était une autre habileté, d'appeler à siéger les maîtres et les docteurs d'Angleterre, qui résidaient à Rouen. Cauchon voulait sauver les apparences et éviter qu'on ne l'accusât d'avoir transformé un procès de foi en un procès politique.
  L'Inquisition était alors représentée à Rouen par Jean Le Maître, religieux de l'ordre des Frères prêcheurs. Sollicité par Cauchon, Lemaître refusa son ministère et ne céda que sur un ordre formel que Cauchon lui fit transmettre par l'inquisiteur général. Lemaître ne siégea d'ailleurs que comme assesseur et son rôle fut passif, mais il couvrit le procès de l'autorité considérable de l'Inquisition.
  Le soin de l'accusation fut remis à un chanoine de Beauvais chassé avec son évêque, Jean d'Estivet, qui se fit remarquer par sa grossièreté et sa haine féroce envers la Pucelle.
  Soixante docteurs, dont six des plus illustres de l'Université de Paris, furent appelés à siéger comme assesseurs. On leur donna pour collègues les gros bénéficiers, abbés ou prieurs normands, que la crainte ou l'intérêt rendait maniables, et vingt-deux chanoines de Rouen. Trois prêtres rouennais furent choisis pour greffiers, et un autre, Massieu, fut chargé d'exécuter les mandements du tribunal :

Les juges, les greffiers, l'huissier

Les docteurs de l'Université de Paris

Les chanoines de Rouen

Les avocats en cour d'Église

Les abbés normands

Les prieurs rouennais et normands

Les religieux rouennais

Divers assesseurs

Les personnages suivants ne font pas partie du Tribunal ecclésiastique mais ont joué un rôle plus ou moins important sur le déroulement du procès :

Henri VI, sa suite, les membres du conseil d'Angleterre

Les évêques de Normandie.


                                                 


    Source : Albert Sarrazin - "Jeanne d'Arc et la Normandie au XV° siècle (1896)".

    Notes :
    1 O'Reilly, Jeanne d'Arc à Rouen.

    2 Les chanoines firent chaque matin une procession dans la cathédrale pour le succès de son voyage. (arch.Seine inf., Reg.cap.)


Le dauphin raillé des Anglais
La bataille des harengs
Pothon négocie avec le Duc de Bourgogne pour sauver Orléans
Jeanne arrive à Chinon
Jeanne présentée au roi
Jeanne chasse les prostituées de l'armée
La libération d'Orléans
La prise de Jargeau
La bataille de Patay
La reddition de Troyes
La reddition de Châlons
Le couronnement de Charles VII à Reims
Le siège de Paris
La prise de Jeanne à Compiègne
Jeanne sur le bûcher de Rouen
Légal         Contacts
 
© 2006-2014 - SteJeannedArc.net
1412-2012
Jeanne d'Arc, histoire et dictionnaire