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19 mars 2024  

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Déposition de Thomas de Courcelles

  Vénérable et savante personne maître Thomas de Courcelles, professeur de théologie sacrée, pénitencier et chanoine de Paris, âgé d'environ cinquante-six ans, à ce qu'il dit, témoin produit, reçu, juré et interrogé pour l'information des seigneurs juges, le quinzième jour du mois de janvier, et ensuite de nouveau interrogé, a déposé de la façon et dans la forme suivantes :

  Et d'abord sur le contenu des Ier, IIe, IIIe et IVe articles, il déclare n'avoir eu aucune connaissance de Jeanne avant de l'avoir vue dans la ville de Rouen, et pas plus de son père, de sa mère ou de ses parents. A propos de sa réputation on disait qu'elle affirmait avoir eu des voix venant de Dieu.
  De même interrogé sur le contenu des Ve et VIe articles, il déclare croire, sous serment, que l'évêque accepta la charge du procès engagé contre Jeanne en matière de foi, parce qu'il était le conseiller du roi d'Angleterre, et parce qu'il était évêque de Beauvais, diocèse où Jeanne fut prise et faite prisonnière ; il entendit dire que l'inquisiteur reçut un don d'un certain Soreau, receveur, pour s'intéresser au procès ; mais ignore si l'évêque reçut quelque chose. Le témoin sait aussi qu'à l'époque où Jeanne fut conduite à Rouen, lui-même,étant à Paris, fut convoqué par l'évêque de Beauvais, afin de venir à Rouen pour ce procès ; il y alla en compagnie de maîtres Nicolas Midi, Jacques de Touraine, Jean de Rouel, et d'autres dont il ne se souvient pas, aux frais de ceux qui les conduisaient, l'un étant maître Jean de Reynel. Ignore d'autre part si quelques informations préalables avaient été faites, à Rouen ou dans le lieu de naissance de Jeanne, et il n'en vit pas ; en effet au début du procès et surtout quand le témoin fut présent, il n'était question que des voix, qu'elle disait avoir entendues et affirmait venir de Dieu. Et bien qu'au témoin ait été montré le procès, dans lequel on précise qu'en sa présence furent lues certaines informations préalables, faites à Rouen ou dans le lieu de naissance, il déclare n'avoir aucun souvenir de les avoir jamais entendu lire. Dit cependant que maître Jean Lohier vint alors dans la ville de Rouen, et on ordonna que le procès lui fût également communiqué. Ce Lohier, après avoir vu le procès, dit au témoin qu'à son avis on ne devait pas procéder contre Jeanne en matière de foi sans une information préalable sur la réputation ; et, en droit, était requise une telle information. Dit aussi bien se rappeler que dans sa première délibération il n'avança jamais que Jeanne fût hérétique, sauf conditionnellement, au cas où elle aurait soutenu avec opiniâtreté ne pas devoir se soumettre à l'Église ; dans la troisième et dernière délibération, autant qu'il peut en témoigner en conscience devant Dieu, il lui semble avoir déclaré qu'elle était comme auparavant, et si auparavant elle était hérétique, elle l'était encore ; mais il ne déclara jamais d'une manière positive qu'elle était hérétique. Dit aussi que lors de la première délibération il y eut grande dispute et divergence entre les opinants, pour savoir si Jeanne devait être déclarée hérétique. Affirme aussi que jamais on ne délibéra d'une peine à infliger à Jeanne.
  Sur le contenu des VIIe et VIIIe articles, il ne se souvient de rien.
  De même interrogé sur le contenu du IXe article, il dit et déclare que Jeanne était dans la prison du château, sous la garde d'un certain Jean Grilz et de ses serviteurs, et qu'elle avait les pieds dans des entraves de fer ; mais ne sait si elle se trouvait toujours ainsi. Dit cependant que beaucoup des assistants étaient d'avis et auraient bien voulu que Jeanne fût placée dans les mains de l'Église et dans une prison ecclésiastique ; mais ne se rappelle pas qu'on en ait discuté lors des délibérations.
  Sur le contenu du Xe article, il dit et déclare n'avoir jamais entendu avancer dans les délibérations que Jeanne devait être examinée, pour savoir si elle était vierge ou non ; cependant cela lui paraît vraisemblable et il le croit, d'après ce qu'il a entendu et ce qui était dit par le seigneur évêque de Beauvais, à savoir qu'on l'avait trouvée vierge. Et il croit que si on l'avait trouvée non pas vierge, mais déflorée, on ne l'aurait pas passé sous silence dans le procès.
  Sur les XIe, XIIIe et XIVe articles, il déclare qu'on posa à Jeanne plusieurs questions ; mais il ne se les rappelle pas, sinon qu'une fois on lui demanda si ceux de son parti lui baisaient les mains ; il ne se souvient pas que Jeanne se soit plainte des questions qu'on lui posait.
  De même sur le contenu des XIIe et XVIIIe articles, il déclare bien se rappeler qu'une fois, après plusieurs questions posées à Jeanne, on décida pour l'avenir de faire les interrogatoires devant peu de personnes ; mais qui le proposa et dans quelle intention, ne le sait ; il lui semble cependant que maître Jean de La Fontaine était l'un de ceux préposés aux interrogatoires.
  Sur le contenu du XVe, il ne sait rien.
  Sur le contenu du XVIe, il déclare qu'à plusieurs reprises Jeanne fut interrogée sur le fait de sa soumission, et requise de soumettre ses dits et ses faits à l'appréciation de l'Église ; elle fit à ce sujet plusieurs réponses, qui sont contenues dans le procès, auxquelles il s'en rapporte. Ne saurait rien ajouterà sa déposition.
  Sur le contenu du XIXe, il ne sait rien.
  Sur le contenu des XXe, XXIe et XXIIe articles, il déclare que certains articles, au nombre de douze, furent rédigés et extraits des prétendus aveux et des réponses de Jeanne ; ils furent rédigés, lui semble-t-il d'après des conjectures vraisemblables, par feu maître Nicolas Midi ; et sur ces douze articles, ainsi extraits, furent faites toutes les délibérations, donnés tous les avis. Ne sait cependant si on délibéra pour qu'ils fussent corrigés et s'ils le furent.
  Sur le contenu du XXIIe article, il sait seulement, pour l'avoir entendu plusieurs fois de maître Nicolas Loiselleur, que celui-ci sous un déguisement s'entretint à plusieurs reprises avec Jeanne, mais ignore ce qu'il lui disait ; il confia seulement au témoin qu'il se présenterait à Jeanne et lui ferait savoir qu'il était prêtre. Croit aussi qu'il entendit Jeanne en confession.
  Sur le contenu des XXIIIe, XXIVe et XXVe articles, il déclare que, peu avant la première prédication faite à Saint-Ouen, maître Jean de Châtillon fit, en présence du témoin, quelques exhortations à Jeanne ; et de même il entendit dire de maître Pierre Morice qu'il avait fraternellement exhorté Jeanne à se soumettre à l'Eglise. Il n''a mémoire de rien d'autre.
  Interrogé en outre sur l'auteur de la cédule d'abjuration contenue dans le procès, qui commence par « Toi, Jeanne », déclare l'ignorer ; ne sait pas plus qu'elle ait été lue à Jeanne ou expliquée ; il déclare en outre qu'ensuite il y eut une prédication faite à Saint-Ouen par maître Guillaume Évrard ; le témoin était dans un ambon, derrière les prélats ; il ne se souvient pas cependant des paroles prononcées par ce prédicateur, sauf qu'il disait ; « l'orgueil de cette femme ». Il déclare qu'ensuite l'évêque commença de lire la sentence ; ne se rappelle pas toutefois ce qui a été dit à Jeanne, ni ce qu'elle a répondu. Il déclare cependant avoir bonne mémoire que maître Nicolas de Venderez fit une certaine cédule commençant par « Chaque fois que l'oeil du coeur » ; mais il ignore si cette cédule fut insérée au procès. Il ne sait pas non plus s'il a vu cette cédule dans les mains de maître Nicolas, avant l'abjuration de la Pucelle, ou après, mais croit qu'il la vit avant. Il a bien entendu certains des assistants parler à l'évêque de Beauvais, parce qu'il ne faisait pas exécuter sa sentence, mais recevait la rétractation de Jeanne ; ne se souvient pas cependant des paroles prononcées et de ceux qui ont parlé.
  Interrogé ensuite sur ce qu'il sait, pour témoigner ou déposer au sujet du contenu des XXVIe, XXVIIe et XXVIIIe articles, il déclare et atteste qu'après la première prédication arriva la nouvelle que Jeanne avait repris ses vêtements d'homme ; pour cette raison l'évêque de Beauvais se rendit à la prison de Jeanne, en compagnie du témoin ; et, s'adressant à elle, il lui demanda pourquoi elle avait repris ce vêtement masculin. Elle répondit qu'elle avait repris ce vêtement parce qu'il lui paraissait meilleur à porter, au milieu d'hommes, qu'un vêtement de femme.
  Interrogé de même et finalement sur ce qu'il sait, pour déposer ou témoigner au sujet du contenu des autres articles, il dit et déclare qu'il fut présent lors de la dernière prédication faite au Vieux Marché, le jour où Jeanne mourut ; il ne la vit pas cependant brûler, car aussitôt après la prédication et le prononcé de la sentence il s'en alla. Il d
éclare aussi qu'avant cette prédication et cette sentence elle avait reçu le sacrement de l'eucharistie, du moins il le croit, car il ne fut pas présent quand elle le reçut.   Ne sait rien d'autre.

  Venerabilis et scientificus vir, magister Thomas de Courcellis (1), sacræ theologiæ professor, pœnitentiarius et canonicus Parisiensis, ætatis LVI annorum vel circiter, ut dicit ; testis productus, receptus, juratus et examinatas ad informationem dominorum judicum, die xv. mensis januarii, et postmodum super articulis iterum examinatus, deposuit modo et forma sequentibus :

  Et primo, super contentis in I., II., III. et IV. articulis, deponit quod de Johanna nullam habuit notitiam quousque eam vidit in villa Rothomagensi, nec de ejus patre, matre aut parentibus. De ejus fama dicebatur quod asserebat se habere voces a Deo.
  Item, interrogatus de contentis in V. et VI. articulis, deponit, ejus medio juramento, quod credit ipsum episcopum accepisse onus processus deducti
contra ipsam Johannam in materia fidei, quia ipse erat consiliarius regis Angliæ, et quia erat episcopus Belvacensis, in cujus territorio ipsa Johanna fuerat capta et apprehensa ; et audivit dici quod fuerat datum aliquod donum inquisitori, a quodam vocato Soreau, receptore (2), pro interessendo processui hujusmodi ; sed de episcopo, nescit si aliquid receperit. Scit etiam ipse loquens quod, tempore quo ipsa Johanna fuit adducta Rothomagum, ipse loquens fuit mandatus (et erat Parisius), per episcopum Belvacensem prædictum, ut iret Rothomagum, pro dicto processu ; et ivit in societate magistrorum Nicolai Midi, Jacobi de Turonia, Johannis de Rouel (3), et aliorum de quibus non recordatur, in villa Rothomagensi, expensis eorum qui conducebant eos, quorum erat unus magister Johannes de Reynel (4). Nescit etiam si aliquae fuerint factæ informationes præparatoriæ Rothomagi aut in loco originis ipsius Johannæ, nec eas vidit, quia in principio processus, et primo quando loquens interfuit, solum erat quæstio quod dicebatur eam habuisse voces, et quod asserebat eas esse a Deo.
  Et licet eidem loquenti fuerit ostensus processus in quo cavetur quod in præsentia loquentis fuerunt lectæ certæ informationes, dicit quod non est memor quod unquam audiverit aliquas legi. Dicit tamen quod magister Johannes Lohier accessit illotunc ad villam Rothomagensem, et fuit ordinatum quod sibi communicaretur aliqualiter processus ; et postquam ipse Lohier hujusmodi processum vidit, ipse dixit loquenti quod sibi videbatur quod non debebat procedi contra eamdem Johannam in materia fidei, nisi informatione præcedente super infamia, et quod de jure requirebatur talis informatio. Dicit etiam quod bene recordatur quod in prima deliberatione sua nunquam deliberavit ipsam Johannam esse hæreticam, nisi sub conditione, casu quo pertinaciter sustineret quod non deberet se submittere Ecclesiæ ; et ultima, quantum sibi potest testari conscientia, coram Deo, videtur sibi quod ipse dixit quod ipsa erat sicut prius, et si prius esset hæretica, quod ipsa tunc erat, nec unquam positive deliberavit eam esse hæreticam. Dicit etiam quod, in prima deliberatione, fuit magna contentio et difficultas inter opinantes an ipsa Johanna deberet reputari hæretica. Asserit etiam quod nunquam deliberavit de aliqua poena eidem Johannæ infligenda.
  De contentis in VII. et VIII. non recordatur de aliquo.
  Item, interrogatus de contentis in IX. articulo, dicit et deponit quod ipsa Johanna erat in carceribus castri, in custodia cujusdam Johannis Grilz et suorum servitorum, et quod erat in compedibus ferreis ; sed si semper esset nescit. Dicit tamen quod multi de assistentibus erant opinionis et bene voluissent quod ipsa Johanna posita fuisset in manibus Ecclesiae et in carceribus ecclesiasticis ; sed non recordatur quod de hoc fuerit locutum in deliberationibus.
  De contentis in X. articulo dicit et deponit quod nunquam audivit poni in deliberationibus, quod ipsa Johanna deberet visitari an esset virgo vel non, licet sibi verisimiliter videatur et credat, per ea quæ audivit et dicebantur a dicto domino episcopo Belvacensi, quod inventa fuerat virgo. Et credit quod si non fuisset inventa virgo, sed corrupta, quod in eodem processu non siluissent.
  Super XI., XIII. et XIV. deponit quod eidem Johannæ fiebant plures interrogationes ; sed de eis non recordatur, nisi quod semel fuit interrogata si illi de parte sua osculabantur manus suas ; nec etiam recordatur quod ipsa Johanna se planxerit de interrogationibus quæ sibi fiebant.
  Item, de contentis in XII. et XVIII. articulis, deponit quod bene recordatur quod una vice fuit ordinatum, post plures interrogationes eidem Johannæ factas, quod de cætero fierent interrogationes coram paucis ; sed quis eos movit aut qua intentione, nihil scit ; sibi tamen videtur quod magister Johannes de Fonte erat unus de ordinatis ad eam interrogandum.
  De contentis in XV. nihil scit.
  De contentis in XVI. deponit quod pluries ipsa Johanna fuit interrogata super facto submissionis, et requisita ut submittere vellet dicta sua et facta determinationi Ecelesiæ ; super quibus plures fecit responsiones quæ continentur in processu, quibus se refert.  Nec aliud sciret deponere.
  Super contentis in XIX. nihil scit.
  De contentis in XX., XXI. et XXII. deponit quod fuerunt facti et extracti certi articuli, numero duodecim, ex assertis confessionibus et responsionibus ipsius Johannæ, et qui fuerunt facti, ut sibi videtur ex verisimilibus conjecturis, per defunctum magistrum Nicolaum Midi ; et super illis duodecim articulis sic extractis, omnes deliberationes et opiniones fuerunt factæ et datæ. Nescit tamen si fuerit deliberatum quod corrigerentur, et an fuerunt correcti.
  Super contentis in XXII. articulo, scit solum quod audivit pluries a magistro Nicolao Loiselleur quod ipse pluries cum eadem Johanna locutus fuerat in habitu dissimulato, sed quid sibi dicebat nescit ; et in tantum quod eidem loquenti dixit quod ipse se eidem Johannæ manifestaret, et sibi notificaret quod erat presbyter. Credit etiam quod ipse eamdem Johannam audivit in confessione.
  De contentis in XXIII., XXIV. et XXV. articulis deponit quod, modicum ante primam prædicationem factam in Sancto Audoeno, magister Johannes de Castellione, in præsentia loquentis, fecit quasdam exhortationes eidem Johannæ ; et similiter audivit dici a magistro Petro Maurice quod eamdem Johannam fraternaliter exhortaverat de se submittendo Ecclesiæ. Nec de alio habet memoriam.
  Interrogatus insuper quis fecit schedulam abjurationis, quæ continetur in processu, quæ incipit : « Tu, Johanna, » dicit quod nescit ; nec etiam scit quod eidem Johannæ fuent lecta aut data intelligi. Dicit insuper quod facta fuit postmudum quædam prædicatio in Sancto Audoeno per magistrum Guillelmum Evrardi ; et erat ipse loquens in ambone, retro prælatos ; non tamen recordatur de aliquibus verbis prolatis per eumdem prædicatorem, nisi quod dicebat « l'orgueil de ceste femme. » Et dicit quod postmodum, episcopus incepit legere sententiam ; non tamen recordatur quid dictum fuit eidem Johannæ, nec quid ipsa respondit. Dicit tamen quod bene est memor quod magister Nicolaus de Venderez fecit quamdam schedulam, quæ incipiebat « Quotiens cordis oculus; » sed si sit illa schedula contenta in processu, nescit. Nescit etiam si viderit illam schedulam in manibus ipsius magistri Nicolai ante abjurationem ipsius Puellae vel post, sed credit quod ante vidit eam ; et bene audivit quod aliqui de assistentibus locuti fuerunt cum episcopo Belvacensi, eo quod non perficiebat suam sententiam, et quod eamdem Johannam recipiebat ad se revocandum ; sed de verbis prolatis, et quis eas dixerit non recordatur.
  Deinde interrogatus quid ipse sciat attestari seu deponere de contentis in XXVI., XXVII. et XXVIII. articulis : dicit et deponit quod, post primam prædicationem, venerunt verba quod ipsa Johanna resumpserat habitum virilem ; et propter hoc ipse episcopus Belvacensis adivit carcerem ipsius Johannæ, in cujus societate ipse loquens erat ; et allocutus est eamdem interrogando qua de causa habitum virilem resumpserat. Quæ respondit quod habitum illum resumpserat quia sibi videbatur convenientius portare habitum virilem cum viris, quam habitum mulieris.
  Item, interrogatus finaliter quid ipse sciat deponere seu attestari de contentis in cæteris articulis : dicit et deponit quod ipse fuit præsens in ultima prædicatione facta in Veteri Foro, die qua obiit ipsa Johanna ; non tamen vidit eamdem Johannam cremari, quia illico facta prædicatione et lata sententia recessit. Dicit autem quod, ante hujusmodi prædicationem et sententiam, receperat sacramentum Eucharistiæ, ut credit, quia non fuit præsens quando receperit.
  Nec aliud scit. (5)


Sources :
- Texte original latin : Quicherat - Procès t.III p.56 et suiv.
- Traduction: source Pierre Duparc.

Notes :
1 Thomas de Courcelles, natif de Picardie, théologien d'un grand mérite, qui fut depuis l'une des lumières de l'Église gallicane, et le plus renommé professeur de l'Université de Paris. A l'époque du procès, il était âgé de 30 ans et déjà recteur émérite, chanoine d'Amiens, de Laon et de Thérouenne. Son plus beau rôle n'est pas celui qu'il a joué dans l'affaire de Jeanne d'Arc. Il partageait toutes les préventions de l'évéque de Beauvais. On verra par les dépositions qu'il a faites lors de la révision, combien l'embarrassait, en 1456, la conduite qu'il avait tenue en 1431. Malgré cette faute de sa jeunesse, il s'attira les bonnes grâces de Charles VII par le zèle avec lequel il défendit la pragmatique sanction au concile de Bâle. Il fut employé deux années de suite dans les négociations qui mirent fin au schisme, et ne contribua pas peu à la pacification de 1449. C'était un homme extrêmement modeste et timide, comme on le voit par le portrait qu'Æneas Sylvius a tracé de lui dans ses Commentaires sur le concile de Bâle : « Thomas de Corcellis inter litterarum sacrarum docteres insignis, quo nemo plura ex decretis sancti Concilii dictavit ; vir juxta doctrinam venerabilis et amabilis, sed modesta quadam verecundia semper intuens terram et velut latenti similis. » C'est lui qui a prononcé l'oraison funèbre de Charles VII. Il est mort en 1469, doyen du chapitre de Notre-Dame de Paris. (Quicherat).

2 Le mandat de paiement délivré pour la coopération de Jean le Maître au procès, est effectivement adressé à Pierre Surreau, receveur général en Normandie.

3 Manuscrit N. D. Ruel. Ce personnage n'est pas nommé dans les procèsverbaux du premier jugement.

4 De Rinel, secrétaire du roi d'Angleterre.

5 Notes d'Ayroles : Non moins que Beaupère, Thomas de Courcelles était compromis dans le procès. D'après Quicherat, il fut le bras droit de Cauchon. Il lut en français à l'accusée les soixante-dix articles du réquisitoire de d'Estivet; il est à croire qu'il les commenta, et qu'il n'avait pas été étranger à leur composition, pas plus qu'il ne le fut à celle des douze articles. Chargé avec Manchon de rédiger en latin l'instrument du procès, il en fit disparaître plusieurs passages, surtout ceux qui le concernaient personnellement. Il avait été l'un des trois qui avaient émis l'avis de mettre la Pucelle à la torture.
 

Procès de réhabilitation
Témoins de Paris

Les dépositions :

Jean Tiphaine
Guillaume de la Chambre
Mgr Jean de Mailly
Me Thomas de Courcelles
Me Jean Monnet
Louis de Coutes
Gobert Thibault
Simon Beaucroix
Jean Barbin
Marguerite de La Touroulde
Jean Marcel
Mgr le Duc d'Alençon
Fr. Jean Pasquerel
Fr. Jean de Lenizeul
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Le Sire de Termes
M. Haimond de Macy
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Me Aignan Viole


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