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19 mars 2024  

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par Henri Wallon

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Procès de réhabilitation
Déposition d'André Marguerie

  Vénérable et prudente personne maître André Marguerie, archidiacre de Petit Caux en l'église de Rouen, licencié en l'un et l'autre droit, âgé d'environ soixante-seize ans, antérieurement interrogé, comme témoin à produire, le dix-neuvième jour du mois de décembre, et ensuite sur les articles de ce procès entendu le douzième jour de mai,

  Interrogé d'abord sur ce qu'il peut déclarer ou attester à propos du contenu des Ier, IIe, IIIe et IVe articles, il déclare n'avoir eu connaissance de Jeanne qu'au début du procès engagé contre elle ; elle était jeune, à ce qu'il dit, quoique prudente en ses réponses. Mais il n'assista pas très souvent à ce procès.
  De même sur le contenu des Ve et VIe articles, il déclare avoir entendu que Jeanne fut prise à l'intérieur des limites de l'évêché de Beauvais, à Compiègne, conduite en la cité de Rouen et détenue au château de Rouen, où fut engagé ce procès en matière de foi, par l'évêque de Beauvais et le sous-inquisiteur, sous l'impulsion des Anglais. Il dit aussi que plusieurs des assesseurs au procès subirent des reproches, parce qu'ils n'avaient pas parlé assez ouvertement comme les Anglais le voulaient ; mais il ignore si l'un d'eux fut en danger de mort pour cette raison ; il entendit cependant dire que maître Nicolas de Houppeville refusa de donner son avis. Il ajoute que certains Anglais procédaient contre elle par haine ; mais les gens notables procédaient avec un bon esprit.
  Sur les VIIe et VIIIe articles, il ne sait rien.
  Sur le IXe, il déclare qu'elle était dans la prison du château de Rouen où il la vit ; il croit qu'elle était gardée par les Anglais, car ceux-ci avaient la garde du château où elle était incarcérée ; sur ce point le témoin a toujours pensé qu'on procédait mal, en la maintenant aux mains des laïcs pendant un procès en matière de foi, surtout après la première sentence, quand elle fut condamnée à la prison perpétuelle.
  Interrogé de même sur le contenu du Xe article, il déclare croire qu'elle fut examinée, pour savoir si elle était vierge ou non ; mais en vérité il n'ose l'affirmer ; sait cependant que pendant le procès on la tenait pour vierge.
  Sur le contenu des XIe, XIIe, XIIIe, XIVe et XVe articles, il ne sait rien, car il n'assista pas beaucoup au procès.
  Sur le contenu des XVIe et XVIIe articles, il déclare avoir entendu de la bouche même de Jeanne, interrogée pour savoir si elle voulait se soumettre à l'Église, que pour certaines choses elle ne croirait ni son évêque, ni le pape, ni quiconque, car elle les tenait de Dieu. Et ce fut une des raisons pour lesquelles on procéda contre elle, afin d'obtenir une rétractation.
  Sur le contenu des XVIIIe, XIXe, XXe, XXIe et XXIIe articles, il ne sait rien.
  Interrogé de même sur le contenu des XXIIIe, XXIVe et XXVe articles, il déclare qu'il fut présent lors de la première prédication. Et il se souvient bien que, dans l'intervalle où se faisait l'abjuration, un chapelain du cardinal d'Angleterre, présent à cette première prédication, dit à l'évêque de Beauvais qu'il favorisait trop Jeanne. Alors l'évêque de Beauvais lui répondit qu'il mentait, car lui, évêque, prétendait ne vouloir en pareille cause favoriser personne ; aussi le chapelain fut-il réprimandé par le cardinal d'Angleterre, qui lui dit de se taire.
  De même sur le contenu du XXVIe, il article déclare être allé au château un jour, après qu'on eût appris que Jeanne avait remis l'habit d'homme ; il demanda alors comment et en quelles circonstances elle avait repris cet habit ; mais les Anglais, furieux de cette question, firent un grand tumulte, au point que le témoin et beaucoup d'autres, venus au château pour cette affaire, furent obligés de partir rapidement, leurs corps étant en danger.
  Sur le contenu des XXVIIe et XXVIIIe articles, il ne sait rien.
  Sur le contenu des XXIXe, XXXe, XXXIe, XXXIIe et XXXIIIe articles, il déclare et atteste qu'il fut présent lors de la dernière prédication ; mais saisi de pitié, il n'assista pas à l'exécution de la sentence. Il sait cependant que plusieurs pleuraient, et surtout le seigneur évêque de Thérouanne, alors chancelier.
  Sur la piété de Jeanne au moment de sa mort, il ne sait rien, car il ne fut pas présent ; mais elle paraissait très troublée, car elle disait : « Rouen, Rouen, mourray-je cy ? ». Il déclare aussi que, lui semble-t-il, par ordre du cardinal d'Angleterre, les cendres de Jeanne après sa mort furent rassemblées et jetées dans la Seine. Ne sait rien d'autre.

                                           

  Venerabilis et circumspectus vir, magister Andreas Marguerie, archidiaconus Parvi Caleti in ecclesia Rothomagensi, licentiatus in utroque jure, ætatis LXXVI annorum, vel eocirca, alias, ut testis affuturus, die xix. mensis decembris, interrogatus, et postmodum super articulis in hujusmodi processu datis, die xii. maii, examinatus.

  Et primo interrogatus quid ipse sciat deponere de contentis in I., II., III. et IV. articulis dictorum articulorum : deponit quod de eadem Johanna solum habuit notitiam in principio processus deducti contra eam ; et erat, ut dicit, juvenis, licet moltum cauta in suis responsionibus. Et non fuit multotiens in hujusmodi processu.
  Item, de contentis in V. et VI., deponit, quod ut audivit, ipsa Johanna fuit capta infra metas episcopa tus Belvacensis, juxta Compendium, et fuit adducta ad civitatem Rothomagensem, et detrusa in castro Rothomagensi, in quo fuit deductus hujusmodi processus in materia fidei per episcopum Belvacensem et subinquisitorem, ad procurationem Anglicorum. Et dicit quod plures de assistentibus in processu fuerunt redarguti, quia non ita plene loquebantur ad intentionem Anglicorum sicut volebant ; sed nescit quod aliquis propter hoc in periculo mortis fuerit, licet audiverit dici quod magister Nicolaus de Houppeville noluit dare suam opinionem. Et dicit quod aliqui Anglici procedebant contra eam ex odio ; sed notabiles viri procedebant bono animo.
  Super VII. et VIII. nihil scit.
  Super IX., deponit quod erat in carcere castri Rothomagensis, et eam ibidem vidit ; et credit quod custodiebatur per Anglicos, quia Anglici habebant custodiam castri in quo erat incarcerata ; et in hoc semper visum fuit loquenti male processum, eam tenendo in manibus laicalibus durante processu in materia fidei, et maxime post primam sententiam, quando fuit condemnata ad carceres perpetuos.
  Item, interrogatus de contentis in X. articulo : deponit quod credit quod fuerit visitata an esset virgo vel non ; sed in veritate non auderet affirmare ; scit tamen quod, durante processu, reputabatur virgo.
  Super contentis XI., XII., XIII., XIV. et XV., nihil scit, quia non multum fuit in processu.
  Super contentis in XVI. et XVII., deponit quod audivit ab eadem Johanna, [quæ] quum interrogaretur an vellet se submittere Ecclesiæ, respondit quod de quibusdam non crederet nec prælato suo, nec Papæ, nec cuicumque, quia hoc habebat a Deo. Et fuit una de causis quare processum est contra eam ad revocationem.
  Super contentis in XVIII., XIX., XX., XXI. et XXII., nihil scit.
  Item, interrogatus de contentis in XXIII., XXIV. et XXV. articulis : deponit quod ipse fuit præsens in prima prædicatione. Et bene recordatur quod, durante abjuratione, qua fiebat abjuratio, quidam cappellanus Cardinalis Angliæ præsens in prima prædicatione dixit episcopo Belvacensi quod nimis favebat eidem Johannæ. Et tunc ipse dominus Belvacensis respondit quod mentiebatur, quia, ut dicebat, non vellet in tali causa alicui favere ; et tunc fuit cappellanus hujusmodi a Cardinali Anglico reprehensus, eidem dicendo quod taceret.
  Item, de contentis in XXVI., deponit quod, die quadam, postquam fuerunt nova quod ipsa Johanna habitum virilem resumpserat, ipse loquens ivit ad castrum ; et inquirendo qualiter et quomodo resumpsisset habitum virilem, Anglici ex hoc indignati fecerunt magnum tumultum, adeo et in tantum quod ipse loquens, et multi alii qui de hujusmodi causa ad castrum accesserant, fuerunt compulsi festinanter redire, propter periculum corporis.
  De contentis in XXVII. et XXVIII., nihil scit.
  De contentis in XXIX., XXX., XXXI., XXXII. et XXXIII., dicit et deponit quod ipse fuit in ultima prædicatione ; non tamen fuit in exsecutione sententiæ, quia præ pietate recessit. Scit tamen quod plures flebant, et maxime dominus episcopus Morinensis, tunc cancellarius.
  De ejusdem Johannæ devotione in morte, nihil scit, quia non fuit præsens ; sed satis apparebat turbata, quia dicebat : « Rouen, Rouen, mourray-je cy ? » Dicit etiam, prout sibi videtur, quod, ex ordinatione Cardinalis Angliæ post mortem ipsius Johannæ, fuerunt cineres congregati et projecti in Sequanam. Nec aliud scit.


Sources :
- Texte latin original : Quicherat - Procès t.III p.185 et suiv.
- Traduction : source Pierre Duparc.

Notes :
Voir la déclaration de 1452.



Procès de réhabilitation
Rappel des témoins de Rouen en 1456.

Les dépositions :

Fr. Pierre Miget
Me Guillaume Manchon
Me Jean Massieu
Me Guillaume Colles
Fr. Martin Ladvenu
Me Nicolas de Houppeville
Mgr Jean Lefèvre
M. Jean Lemaire
Me Nicolas Caval
Pierre Cusquel
Me André Marguerie
Mauger Leparmentier
Laurent Guesdon
M. Jean Riquier
Jean Moreau
Me Nicolas Taquel
Husson Lemaistre
Pierre Daron
Frère Seguin


Lyon :
Jean d'Aulon

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