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Chronique de Jean Chartier - index
La bataille de Patay pour les François

t environ une heure après que iceulx Angloiz se furent partiz à saufconduit pour eulx en aller, vint certaines nouvelles en l'ost des François que le sire de Tallebot, Anglois, le sire de Scalles, Messire Jehan Fastol et plussieurs autres seigneurs et cappitaines d'Angleterre, jucques au nombre de quatre à cinq mille, estoient passez par Yemville en Beausse, pour venir droit à Meun sur Loire. Et tantost furent mis chevaucheurs en chemin pour savoir de ce la vérité plus applain, et toujours faisoient tirer ledit duc d'Alençon, le conte de Richemont, connestable de France, le conte de Vandosme (1), et ladite Jehanne la Pucelle, ledit ost aux champs hors de ladite ville de Baugency et mettre en bataille. Et tantost après revindrent iceulx chevaucheurs; lesquelz raportèrent que ilz avoient veuz iceulx Angloiz près de Meun sur Loire, et que ceulx de ladite ville de Meun s'en estoient partiz, et avoient laissé et habandonné icelle ville de Meun, et s'en alloient avecquez les autres. Lesquelz Angloiz tiroient droit à Yemville en Beausse. Et ce venu à la congnoessance du duc d'Alençon, le conte de Richemont, connestable de France, le conte de Vandosme, le bastard d'Orléans, Jehanne la Pucelle et autres chiefz de guerre et cappitaines, fut conclud retirer hastivement celle part où que on disoit que iceulx Angloiz estoient, et les combatre quelque part qu'ilz les peussent trouver. Et tantost desplacèrent les batailles et chevauchèrent dilliganment en tirant vers une église forte nommée Patay en Beausse, et là furent trouvez et aconçuz (2) iceulx Angloiz qui s'en alloient à pié et à cheval, et en marchant tousjours leur chemin furent trouvés par les coureurs et avangarde des François. Et tant que en la bataille où estoient lesditz sire d'Alençon, le connestable de France, le conte de Vandosme, le bastard d'Orléans, Jehanne la Pucelle et autres, aprochoient très fort et là povoient bien veoir les Angloiz. Lesquelz Angloiz se desmarchèrent pour prendre place en l'orée d'un bois emprès un village, et à celle heure lesditz coureurs et avant-garde des François, en laquelle estoient le sire de Beaumanoir, Messire Ambrois de Loré, la Hire, Poston de Sentrailles et autres cappitaines, férirent sur iceulx Angloiz en telle manière que iceulx qui estoient à cheval, ou la plus grant partie d'iceulx, se prindrent à fuir. Et ceulx à pié, lesquelz estoient en grant nombre, se boutèrent dedens icellui bois et village.
  Et à icelle heure ariva la bataille des François, et finablement furent iceux Angloiz desconfitz. Et y en eult environ de deux à trois mille de mors, et de prisonniers grant nombre. Et y furent prins le sire de Tallebot, le sire de Scalles, Messire Gaultier de Hongrefort et plussieurs autres grans seigneurs d'Angleterre. Et dura la chasse jucques à Yemville en Beausse. Laquelle ville de Yenville estoit tenue par lesdits Angloiz, et fut d'icelle heure rendue et mise en l'obéissance du roy de France, avecques plussieurs autres forteresses dudit pays de Beauce. Et se retournèrent Messire Jehan Fastol et plussieurs Angloiz qui peurent eschapper de la besongne à Corbeil. Et les François dessus ditz couchèrent la nuyt ensuivante audit lieu de Patay (3).

       

                                                         

  Environ une heure après que les Anglais étaient partis munis de saufsconduits, se répandirent dans l'armée des bruits que le sire de Talbot, le sire de Scalles, messire Jean Fastolf, plusieurs autres seigneurs et capitaines, à la tête de quatre à cinq mille combattants, étaient passés par Janville-en-Beauce, venant droit à Meung-sur-Loire. Incontinent des chevaucheurs furent mis aux champs pour en savoir la vérité. En attendant, le duc d'Alençon, le comte de Richemont, connétable de France, le comte de Vendôme et Jeanne la Pucelle faisaient déployer leur armée dans les campagnes de Baugency, et la mettaient en ordre de bataille. Les chevaucheurs ne tardèrent pas à revenir; ils rapportaient avoir réellement vu les Anglais près de Meung-sur-Loire. Ceux qui occupaient Meung étaient partis, avaient abandonné la ville, s'étaient joints aux autres, et tous se dirigeaient vers Janville-en-Beauce. Ceci venu à la connaissance du duc d'Alençon, du Connétable, du comte de Vendôme, du bâtard d'Orléans, de Jeanne la Pucelle et des autres seigneurs et capitaines, il fut convenu qu'on marcherait en toute hâte vers le lieu où l'on disait qu'étaient les Anglais, et qu'on les combattrait en quelque lieu qu'ils fussent rencontrés. Aussitôt ils se mirent en marche et chevauchèrent diligemment, droit vers une église fortifiée, nommée Patay-en-Beauce. Là arrivèrent les Anglais, les uns à pied, les autres à cheval; ils marchaient toujours leur chemin, quand ils furent aperçus par les coureurs et par l'avant-garde française. Le gros de l'armée elle-même, où se trouvaient le duc d'Alençon, le Connétable, le comte de Vendôme, le bâtard d'Orléans, Jeanne la Pucelle, approcha de très près, au point d'avoir les Anglais en vue. Les Anglais arrêtèrent leur marche pour prendre place sur la lisière d'un bois, près d'un village.
  A ce moment même, les coureurs et l'avant-garde des Français fondirent sur eux avec tant d'impétuosité que ceux qui étaient à cheval, la plupart du moins, prirent la fuite; et ceux qui étaient à pied — ils étaient en grand nombre — se jetèrent dans le bois et dans le village. En ce moment arriva l'armée française elle-même. Finalement il y eut de deux à trois mille Anglais morts, et beaucoup de prisonniers, parmi lesquels le sire de Talbot, le sire de Scales, messire Gauttier de Hungerfort, et plusieurs grands seigneurs anglais. La chasse (4) dura jusqu'à Janville. Cette ville était alors au pouvoir des Anglais ; elle fut rendue à l'obéissance du roi ainsi que plusieurs autres forteresses du pays de Beauce. Messire Jean Fastolf et plusieurs autres qui purent échapper de la bataille se retirèrent à Corbeil ; et les Français couchèrent audit lieu de Patay.

                        
                         


Source : "Chronique de Charles VII par Jean Chartier" - Vallet de Viriville - 1868.
Mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.III.

Notes (Vallet de Viriville & Ayroles) :
1 Louis de Bourbon.

2 Atteints, de Aconsuivre

3 La victoire de Patay fut remportée le 18 juin.

4 L'imprimé de 1477 a heureusement substitué le mot chasse au mot chose du manuscrit. C'est un des deux mots différents que la collation nous a fait découvrir.




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