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19 mars 2024  

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La registre delphinal
Mathieu Thomassin - Index

es pages suivantes ne sont pas tant une Chronique suivie que l'expression des sentiments provoqués chez les contemporains par l'apparition de la Pucelle. Elles ne manquent pas cependant de renfermer comme faits d'importantes particularités. L'auteur est un grave magistrat du temps, dans la pleine maturité de l'âge, lorsque parut la Pucelle, qui lui a survécu de longues années.
  Mathieu Thomassin, ainsi qu'il nous l'apprend lui-même dans le livre dont les pages suivantes sont un extrait, naquit à Lyon en 1391. Il étudia le droit à Orléans. Après avoir passé sa licence il suivit la cour du parlement, pour s'initier à la pratique des affaires: il était à Paris en 1417. Charles VII l'employa dans l'administration du Dauphiné ; il était membre du présidial lors de l'apparition de la Pucelle.
  Louis, devenu Dauphin de bonne heure, et seigneur du Dauphiné avant d'être Louis XI, lui témoigna plus de confiance encore. En date du 20 mai 1456, il lui adressait les lettres patentes suivantes : « Nous, informé à plein de vos sens, science, prudhommie, loyauté et bonne diligence, attendu mêmement que vous êtes le plus ancien de nos officiers... vous mandons et commettons par ces présentes, que de nos anciens droits, privilèges, libertés, gestes, faits et autres choses touchant notredit pays, vous vous informiez diligemment et au vrai, et tout ce que vous en trouverez, enregistrez ou faites enregistrer en livre et registre dû, pour être mis et gardé en notre chambre des comptes, à Grenoble, en perpétuelle mémoire ». La commission était accompagnée des pouvoirs les plus étendus pour se faire livrer par tous et partout les pièces qui pourraient servir au travail assigné.
  Le champ était vaste. L'auteur se mit à l'oeuvre. Il en sortit le manuscrit conservé aujourd'hui à la bibliothèque de Grenoble sous le titre de« Registre Delphinal ». Bien des matières certes sont abordées; mais soit que l'auteur ait manqué de temps pour coordonner ses recherches, soit qu'il n'eût pas les aptitudes nécessaires, le « Registre Delphinal » est un vrai chaos ; il serait difficile d'en retracer la marche et la suite.
  Ce qui est manifeste, c'est que l'auteur est un homme de foi, profondément Chrétien et profondément Français, jaloux du pouvoir civil et politique à l'encontre du clergé, dont il combat en maints endroits les empiétements réels ou prétendus.
  Dans la longue énumération des privilèges du roi de France, voici ceux qu'il met en tête : L'Église universelle, et tous les chrétiens appellent le roi de France Très-Chrétien comme chef de toute Chrétienté. Le royaume a pour spécial protecteur, guide, et défendeur le glorieux Archange saint Michel. Depuis que le roi Clovis fut fait Très-Chrétien, les rois de France jamais ne se départirent de la foi chrétienne, ils ont remis sur leur siège plusieurs Papes qui en avaient été chassés et déboutés. Thomassin énumère les Papes ainsi rétablis, et les privilèges concédés par leur reconnaissance, entre autres celui-ci : le Pape Estienne II excommunia et mauldit tous estrangers qui vouldroient nuyre et invader ledit royaulme.
  Voici comment il parle du privilège de guérir les écrouelles : Par don et grâce spéciale de Dieu, les rois de France ont autorité et vertu de guarir des écrouelles... Quand la personne qui est malade vient en foi et dévotion devers le roi, lequel après ce qu'il a ouï la messe et fait son oraison à ce propre, se vire vers la personne ou les personnes malades, leur fait le signe de la croix, et embrasse le col malade de la main, incontinent le mal cesse et ne croit plus. J'en ai vu guarir plusieurs au roi Charles septième, qui est à présent...
  Du Ciel fut envoyée une bannière appelée l'auriflambe. D'après Thomassin, ce n'était pas l'oriflamme même que, aux jours de grand péril, l'on portait dans les combats, mais une reproduction minutieusement et religieusement taillée sur le signe gardé à Saint-Denis.
  Avec des idées si hautes, on s'explique l'impression produite par l'apparition de la Pucelle sur l'éminent magistrat, et, qu'ainsi qu'il le dit, il ait voulu en consigner le souvenir dans un livre où il ne semblait pas devoir se trouver.
  Le Dauphiné avait son gouvernement à part ; mais, gouverné par l'héritier présomptif de la couronne, il payait largement dès lors à la France son tribut de sacrifices et de sang.
  La sentence des docteurs rendue sur la Pucelle à l'entrée de sa carrière, se trouve dans Thomassin. On en a vu la substance dans la Chronique de Tournay, on la retrouvera dans Eberard de Windecken; c'est la confirmation des textes isolés qu'on lit dans certains manuscrits. Dans la lettre aux Anglais, citée précédemment, Jeanne s'adresse successivement au roi d'Angleterre et à tous ceux qui concouraient à la conquête de la France; Thomassin suppose que ce sont autant de lettres séparées. Il transcrit les vers inspirés par la prophétie de Merlin. Il emprunte de multiples strophes au petit poème que Christine de Pisan composa sur la Libératrice, après le sacre, dans les derniers jours de juillet. Les deux poésies prouvent que l'on n'attendait pas seulement l'expulsion de l'Anglais, mais comme une sorte d'âge d'or.
  A tous ces points de vue, les pages de Thomassin sont d'un grand intérêt.
  Buchon, qui a produit à la lumière tant de manuscrits de notre histoire ensevelis dans la poussière des bibliothèques, a le premier publié, dans son Panthéon littéraire, les pages de Thomassin sur la Pucelle. La notice que l'on vient de lire sur ce magistrat lui a été partiellement empruntée.
  La complaisance de M. le bibliothécaire de la ville de Grenoble, M. Maignen, nous a fourni toute facilité pour collationner le texte de Quicherat avec le manuscrit original... A un mot près qui sera signalé, les variantes ne portent que sur l'orthographe.

                     

chapitres :

...
chap. I
chap. II

chap.III
chap.IV
...

                                                 


Source : Quicherat - Tome IV p.303 à 312.
Présentation, correction, ajouts et mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.III".

Notes :
1
p.303-312, dans le t.IV de la publication de J.Quicherat

2 "La libératrice" - p.255 - R.P Ayroles.



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Index


Les chroniqueurs "français" :
- la geste des nobles français
- la chronique de la Pucelle
- le journal du siège d'Orléans
- la chronique de Jean Chartier
- la chronique de Perceval de Cagny
- la relation du greffier de La Rochelle
- la chronique de Tournay
- l'histoire de Charles VII de Thomas Basin
- la chronique du héraut d'armes Berri
- le registre delphinal de Thomassin
- la chronique de Richemont
- le miroir des femmes vertueuses
- la chronique fête du 8 mai
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- La chronique de P. Cochon
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