Accueil                                                         Admin
26 avril 2024  

 Son histoire

par Henri Wallon

 Les sources

Procès condamnation

Procès en nullité...

Chroniques & textes

Lettres de J. d'Arc

 Compléments

Bibliographie

Librairie numérique

Dossiers

 Recherches

Mises à jour du site

Recherches

 

 ACCÈS CARTES

     Carte de France (1429)

     Carte Nord France (1429)

     Carte environs Domrémy

     Carte environs Orléans

     Carte siège d'Orléans

     Vues Orléans et pont

 

 Interactivité

Contact

Liens johanniques

Sauvez la Basilique


Histoire de Charles VII - index
L.I-XIV - Traité de paix entre Charles VI, roi de France et Henri, roi d'Angleterre. Déshéritement de Charles VII

ecepto itaque Rothomago et sub dicionem Anglorum redacto, multa per hoc opida et castella similiter eciam ad Anglos transierunt. Et quia regni tocius imperium Anglorum rex, nedum Normanniam, sibi adicere cupiebat, videntes qui circa Karolum adhuc regem, qui omnes pene tum ex Burgundionum partibus erant, se et regnum non facile tutari posse adversus Anglorum vires, qui jam Normanniam pene universam occupabant, et contra eciam Francorum potenciam, quos Arminiacos dicebant, qui utrisque, tam Burgundionibus quam Anglis, fortiter imminebant, et se et terras quas tenebant ab utrisque defendebant, pacis federa inierunt et pepigerunt inter ambos reges ; ita videlicet quod Francorum rex, velud per inobedienciam ad se, patrem, exheredato filio suo Karolo septimo, tunc, ut diximus, delfino Viennensi et parcium illorum qui Arminiaci appellabantur imperium tenentes, heredem regni post se Henricum Anglorum regem instituit et esse voluit tocius regni extunc sub suo nomine administratorem
et gubernatorem. Unde ab illo tempore ipse Henricus non se Francorum regem, sed heredem et gubernatorem regni attitulavit. Obiit enim idem Henricus paulo antequam Karolus a, Francorum rex, vita esset functus.
  Accepit eciam idem Henricus cum illo federe in conjugem dominam Katherinam, Francorum regis filiam, Karoli septimi tunc delfini sororem. Fueruntque nupcie cum maximo b apparatu et regio luxu celebrate in civitate Trecensi Campanie.
  Pax eciam predicta, et a civitatibus, et a singulis qui sub dicione Francorum regis vel eciam regis Anglie consistebant, ubique jurata fuit. Et quam diu civitas Parisiensis mansit sub obediencia Anglorum, omnes scolastici, si ad gradum aliquem in quacumque facultate promovebantur, inter alia, in manu rectoris universitatis, hujusmodi pacem se servaturos sacramento firmare adigebantur.
  Sed de hujusmodi pace et ejus capitulis seu de exheredacione Karoli delfini, unici tunc filii patri suo, nec ipse delfinus, nec sui, quibus longe major pars regni parebat, quicquam curarunt, dicentes a rege patre suo, non in sua plena libertate, sed sub Anglorum et Burgundionum potestate constituto, nec tunc sana mente existente, nichil tale validum aut legittimum fieri potuisse. Quod verisimiliter nunquam facturus fuisset, si sane mentis et in sua plena libertate mansisset. Ex ipsa tamen sic firmata pace et civitas Parisiensis et civitates Campanie atque alie que partes Burgundionum, ferventibus civilibus regni discensionibus, secute erant, sicut Ambianum, Belvacum, Noviomum, Silvanectum, Carnotum, Senones, Autisiodorum. Matiscona et multa alia opida et castella, tanquam Karolo regi suo devoti ac fideles, Anglorum regi et, post ejus obitum, Henrico filio, tanquam heredi et legittimo administratori et gubernatori regni, paruerunt. Sed qui fructus ex hujusmodi provenerint pace et que virgulta et fruges ex hujuscemodi semine regno oborta sint, in consequentibus ostendemus. Conabatur Anglorum rex sibi urbes atque terras, a delfino exheredato et suis possessas, tanquam obventuram sibi legittime hereditatem, ad quam jus haberet, vendicare, suis atque Burgundionum viribus fretus. Alii vero, delfino parentes atque obedientes, qui magno semper numero erant et de majoribus regni, contra nitentes, non modo que possidebant tutari, sed eciam Anglos pellere de regno et in Burgundiones ulcisci et ab adversariis occupata recuperare totis viribus insistebant.

                                                         

  La prise de Rouen et sa réduction au pouvoir des Anglais furent cause que beaucoup d'autres places et châteaux passèrent de même aux mains de ces derniers. Leur roi, en effet, désirait s'emparer non seulement de la Normandie, mais de tout le royaume : aussi les gens de l'entourage de Charles VI, encore roi, qui presque tous étaient alors du parti bourguignon, voyant qu'eux-mêmes et le royaume ne pourraient aisément résister à la puissance des Anglais, maîtres déjà de presque toute la Normandie, et à celle des Français, qu'ils appelaient Armagnacs (non moins menaçants d'ailleurs pour les Bourguignons que pour les Anglais, et qui se défendaient contre eux, eux et leurs terres), formèrent-ils et conclurent-ils un traité de paix entre les deux rois ; si bien que le roi de France, sous prétexte de désobéissance à son égard, déshérita son fils, Charles VII, qui était alors dauphin de Viennois et maître des régions appartenant aux Armagnacs, et institua pour héritier de son titre royal Henri,
roi d'Angleterre, en le désignant dès lors pour administrateur et régent sous son nom de tout le royaume. Aussi, depuis ce temps, ledit roi Henri s'intitula-t-il, non roi de France, mais héritier et régent du royaume. Il mourut peu avant que Charles, roi de France, passât de vie à trépas (1).
  Aux termes de ce traité, ledit roi Henri prit, en outre, pour femme dame Catherine, fille du roi de France, sœur de Charles VII, alors dauphin, et le mariage fut célébré à Troyes, en Champagne, avec la plus grande magnificence et avec un luxe royal (2).
  La susdite paix fut partout jurée, et par les villes et par les particuliers se trouvant sous la domination du roi de France et du roi d'Angleterre. Et tout le temps que la ville de Paris resta sous l'obédience des Anglais, tous les étudiants promus à un grade quelconque dans une faculté devaient, entre autres serments, prêter entre les mains du recteur de l'Université celui d'observer cette paix.
  Mais de cette paix et de ses articles ou du déshéritèrent du dauphin Charles, alors unique fils de son père, ni le dauphin lui-même, ni ses partisans auxquels obéissait la partie de beaucoup la plus étendue du rovaume n'eurent cure, pour cette raison, disaient-ils, que le roi son père ne jouissait pas de sa pleine liberté, puisqu'il était au pouvoir des Anglais et des Bourguignons, et d'ailleurs non sain d'esprit à cette époque ; qu'ainsi l'on n'avait pu rien faire de valable ni de légitime ; et que vraisemblablement il n'aurait pas conclu une telle paix s'il était resté sain d'esprit et avait joui de sa pleine liberté.
  Cependant, la paix une fois signée ainsi, la ville de Paris, les villes de Champagne et d'autres qui, pendant l'agitation des guerres civiles, avaient suivi le parti bourguignon, comme Amiens, Beauvais, Noyon, Senlis, Chartres, Sens, Auxerre, Mâcon et beaucoup d'autres places et châteaux, décidèrent, en qualité de fidèles sujets du roi Charles, d'obéir au roi d'Angleterre et, après sa mort, à son fils Henri comme à l'héritier et au légitime administrateur et régent du royaume. Mais quels fruits porta cette paix, quelle végétation et quelle moisson sortit de cette semence pour le royaume, nous le montrerons par la suite. Le roi d'Angleterre, fort de sa puissance et de celle des Bourguignons, cherchait à s'approprier, comme devant lui revenir légitimement par voie de succession et en vertu de son droit, les villes et les terres possédées par le dauphin déshérité et par ses partisans. Les autres, au contraire, suivant le dauphin et lui obéissant, toujours en grand nombre et, parmi eux, les premiers du royaume, s'employaient de toutes leurs forces et de toute leur énergie non seulement à défendre ce qu'ils possédaient, mais encore à chasser les Anglais du royaume, à tirer vengeance des Bourguignons et à recouvrer tout ce qui était occupé par leurs adversaires.

                                


                                                 


Source : "Histoire de Charles VII" par Thomas Basin - éd. et traduction Ch.Samaran - 1933.

Notes :
1
Henri V meurt au Bois-de-Vincennes, le 31 août 1422.
Charles VI, meurt à l'hôtel Saint-Paul, le 21 octobre 1422.

2 Le 2 juin 1420.


Les chroniques

Index


Les chroniqueurs "français" :
- la geste des nobles français
- la chronique de la Pucelle
- le journal du siège d'Orléans
- la chronique de Jean Chartier
- la chronique de Perceval de Cagny
- la relation du greffier de La Rochelle
- la chronique de Tournay
- l'histoire de Charles VII de Thomas Basin
- la chronique du héraut d'armes Berri
- le registre delphinal de Thomassin
- la chronique de Richemont
- le miroir des femmes vertueuses
- la chronique fête du 8 mai
- l'abbréviateur du procès
- doyen de St-Thibaud de Metz

Les chroniqueurs "anglo-bourguignons" :
- La chronique de Monstrelet
- La chronique des Cordeliers de Paris
- Gilles de Roy
- Le Bourgeois de Paris
- La chronique de P. Cochon
- La chronique de Jean Wavrin
- La chronique de Chastellain
- Le registre du parlement de Paris
- Les mémoires de Lefèvre de Saint Rémi

Les chroniqueurs étrangers :
- la chronique de Windecke
- la chronique de Morosini
- les mémoires de Pie II



Légal         Contacts
 
© 2006-2014 - SteJeannedArc.net
1412-2012
Jeanne d'Arc, histoire et dictionnaire