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Comment le siege d'Orleans fut levé

elle prinse ainssy faicte desditz boullevers et bastille, toutes les cloches de ladite ville se prindrent à sonner et les habitans d'icelle à louer et mercier Dieu. Laquelle prinse povoient bien veoir les Angloiz estans de l'autre costé de la rivière devers la Beausse, en une bastille nommée Saint-Laurens. Pourquoy le sire de Tallebot, le conte de Sufford, le sire d'Escalles, Messire Jehan Fastol et plussieurs autres, lesquelz estoient en la grant bastille nommée Londres, dont dessus est faicte mencion, furent conseillez de désemparer, avecquez eulx toute leur compaignie, et de désemparer icelluy siège. Et se partirent le dimenche (1) de quoy lesditz boullevers et bastille avoient esté prins le samedi au soir. Et deslogèrent d'icelle bastille en très grant désaroy, et tant que bien pou de gens qui saillirent de la ville leur firent laisser la plus grant partie de leur charroy, artillerie et autres biens. Et touteffoyz il n'estoit pas possible que l'autre compaignie qui estoit de l'autre costé peussent passer sitost qu'ilz peussent aucune chose besongner sur iceulx Angloiz. Lesquelz estoient quatre mille combatans ou environ. Et s'assemblèrent ensemble et s'en allèrent en ordonnance à Meun sur Loire, qui appartenoit à iceulx Angloiz. Et furent chevauchez et escarmuchez deux ou trois lieues par Estienne de Vignolle, dit La Hire, et Messire Ambrois, sire de Loré, avec cent ou six vingtz lances. Lesquelz estoient repassez en ladite ville, après la prinse desditz boullevers et bastille, dès le soir de ladite prinse.
  Et estoit prisonnier des Angloiz en ladite grant bastille ung cappitaine françois nommé le bourg (2) de Bar, lequel estoit enferré par les piez d'une père de fers si pesans qu'il ne povoit aller. Et luy estant en prison estoit souvent revisité par ung Augustin angloiz qui estoit confesseur audit sire de Tallebot, maistre dudit prisonnier. Lequel Augustin avoit acoustumé lui livrer et administrer vivres pour sa substance. Duquel prisonnier le dit sire de Tallebot s'atendoit fort audit Augustin de le bien garder comme son prisonnier. Et quant ledit sire de Tallebotet autres se partirent hastivement de la bastille comme dit est, icellui Augustin se demoura avecques ledit prisonnier pour le cuider mener après ledit sire de Tallebot son maistre. Et le mena icellui Augustin bien demy trait d'arc par dessoubz le bras après ledit sire de Tallebot et autres Angloiz qui tousjours tiroient leur chemin. Et lequel bourgc du Bar, comme courageux et bien advisé, non obstant qu'il fust prisonnier et enferré, voyant que iceulx Angloiz estoient en grant désaroy, print ledit Augustin et luy dist qu'il n'yroit plus avant, mais contraigny icelluy Augustin ainssy féré qu'il estoit de le porter sur ses espaulles jucques en la ville d'Orléans, combien que partout là entour estoient François et Angloiz qui escarmouchoient les ungtz après les autres. Mais néantmoins à la veue de tous tant d'Angloiz comme François se fist ainssy porter comme dit est.

                                                         

  Le boulevard et la bastille emportés, toutes les cloches de la ville se mirent à sonner, et les habitants à louer et remercier Dieu. Les Anglais qui étaient en une bastille appelée Saint-Laurent, du côté de la Beauce, pouvaient bien voir la prise de celle du pont. Ceux qui étaient en la grande bastille nommée Londres (3), le sire de Talbot, le comte de Suffolk, les sires de Scales, Fastolf, et plusieurs autres, prirent par suite de cette défaite le conseil de se retirer et de lever le siège. Ils partirent, eux et leurs troupes, le dimanche au matin, lendemain du jour où avaient été pris les boulevard et bastille du pont, conquis le samedi soir. Ils délogèrent en très grand désarroi, si bien qu'une poignée de gens qui saillirent de la ville leur firent laisser la plus grande partie de leurs charrois, de leur artillerie, et d'autres biens encore. Cependant la partie des vainqueurs qui étaient du côté de la Sologne ne pouvait pas passer la rivière assez promptement pour inquiéter les Anglais, forts de quatre mille combattants ou environ. Ces derniers se réunirent et s'en allèrent à Meung-sur-Loire, qui était en leur pouvoir. Ils furent chevauchés et escarmouches durant deux ou trois lieues par Etienne de Vignoles, dit La Hire, et par messire de Loré avec cent ou six-vingts lances composées d'hommes qui étaient repassés dans la ville le soir après la dernière victoire...


                                                 

Source : "Chronique de Charles VII par Jean Chartier" - Vallet de Viriville - 1868.
Mise en Français plus moderne : J.-B.-J. Ayroles "La vraie Jeanne d'Arc - t.III.

Notes (Vallet de Viriville & Ayroles) :
1 Les Anglais partirent dans la nuit du 7 au 8 mai.

2 Le Bourg veut dire Bâtard.

3 Il semble que la grande bastille de la rive droite était Saint-Pouair, ou Paris.


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