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Lettre 15 - index

opie d'une lettre écrite de Bruges par noble Pancrace Justiniani
à son père Messire Marc, en date du 20 novembre. Elle a été reçue à Venise le 23 décembre. Voici brièvement son contenu :

  Messire, je vous écrivis par la scarcella (malle) ma précédente lettre le 4 du présent mois, je vous donnais avis de ce qui s'était passé en France jusqu'au jour qui vient d'être indiqué. Depuis, les gens du roi se sont emparés en Normandie d'un pays appel Verneuil (?), pays excellent; ils ont conquis d'autres fortes positions et plusieurs forteresses. De plus, à Rouen, une conjuration avait été formée par entente avec Charles de Bourbon et le duc d'Alençon. Si elle avait réussi, on se rendait maître de la ville, du duc de Bedford et de tous les autres Anglais.
  Hier est venu devers Paris un ambassadeur de notre seigneur duc au roi. J'ai pu savoir par lui qu'il avait été confidentiellement chargé d'une prolongation de la trêve jusqu'au milieu de février. Le même ambassadeur a dit ce que tout le monde répète que le roi de France fait de très grands préparatifs pour être prêt au printemps : on dit qu'il aura cent
mille hommes à mettre en campagne. Cela peut être, cela me paraît cependant un nombre excessif. Ce qui est certain, c'est que tout ce mouvement se produit à la voix de la Pucelle ; elle est certainement bien en vie. En preuve, c'est qu'il y a très peu de temps elle a pris d'assaut un château très fort à cinq lieues de Paris, et ensuite elle a été mettre le siège à Gien sur Loire (?). On raconte d'elle tant de merveilles dans ces derniers jours que, si elles sont vraies, il y a de quoi être ravi d'admiration. A mon avis, chacun selon qu'il croit, ou ne croit pas, ajuste et accommode ses exploits, amplifie ou retranche à sa fantaisie. Ce en quoi tout le monde s'accorde, c'est qu'elle est toujours avec le roi. Ce qui est évident pour tous, c'est qu'à son ombre se sont accomplis des événements tels qu'ils démontrent qu'elle est l'Envoyée de Dieu. Tout ce qui est survenu de favorable au roi, toutes les conquêtes faites et toutes celles qui se font présentement lui sont entièrement dues. Le croire n'est pas un mal, et celui qui ne le croit pas ne pèche pas contre la foi.
  Je me trouvais ces jours derniers à discuter à ce sujet avec quelques religieux, et j'ai eu vent que l'Université de Paris, ou mieux les ennemis du roi, avaient envoyé à Rome pour l'accuser auprès du Pape. Cette Pucelle, d'après eux, serait une hérétique, et non seulement elle, mais encore ceux qui ont foi en elle ; elle va, disent-ils, contre la foi en voulant qu'on la croie, et en sachant prédire l'avenir. Le chancelier de l'Université, homme très renommé, docteur en théologie, a composé un très bel ouvrage en sa faveur, à son honneur, à sa louange et pour sa défense. Je vous l'envoie avec cette lettre. Messire le doge, d'autres encore, d'après ce qu'il me semble, en prendront connaissance avec grand plaisir. Faites que lui et nos amis de chez vous reçoivent communication des nouvelles ci-incluses ; après avoir lu ma lettre, vous pourrez la faire circuler.
  Le roi d'Angleterre a été couronné à Londres le 6 de ce mois ; il est âgé de huit ans. L'on donne comme certain, et je le crois, qu'il s'apprête à passer la mer au printemps avec grande puissance. L'on parle de plus de vingt-cinq mille Anglais. Il me semble hors de doute qu'il va se passer de grands événements au printemps. Que le Christ y pourvoie ! L'on ne sait pas encore ce que fera notre duc ; mais, d'après le bruit public, il est disposé à tenir les promesses faites aux Anglais.

[Le reste de la lettre, ainsi que la suivante, est consacrée aux péripéties par lesquelles passa la fille du roi de Portugal en se rendant auprès de son mari, le duc de Bourgogne, et à quelques autres sujets étrangers à l'histoire de la Pucelle.]

                                                       

XV (pages 1045-1058, f° 514). (1)

Copia de una letera mandada da Broza per lo nobel homo ser Prangati Zustignan a so pare miser Marcho, fata ady xx. novenbrio; contien in questa forma in brevitade, rezevuda a xxiij. decenbrio in Veniexia.

  Miser, io ve scrisy faltra ady iiij. de questo per la scarsela, de che fin quel ziorno ve avixiè quanto iera seguido di faty de Franza, puoy è la regiente del re aver prexo in Normandia una tera se clama Veroil, bonisima tera, e altry forty pasy e chasteli e plu che in Roano è stado deschoverto uno tratado, che aveva Carlo de barbon e el ducha de Lanzon, che de certo, se la i fose andada fata, prendevano la tera e'l ducha de Bechiforte, con tuto el resto d'ingelexi.
  De ver Paris iery vene uno anbasador de questo signor ducha de ver el re, e, per quelo ò posudo saver, è stado solo per dever alongar la trieva con el re fina a mezo fevrer, per lo qual anbasador a dito per quelo se devulga universalmente fra ogni homo, ch'el re de Franza se meteva in ordine con asaisima giente per eser presto a tenpo nuovo, e dicono fra costoro, el dito avera dele persone CM. a canpo,che tuto può eser, ma parme uno grande numero, tanto è, che hogni homo se muove per le parole dela poncela, la qual de certo è viva. E pur novelamente a prexo de arsalto uno castelo fortisimo lige, v. apreso Paris, e lie puoy eser ita a meter l'asiedio a la Giente su l'Era. Contase da nuovo da puochi dy in qua tante cose di fati de costey, che se veritade he, è da far meraveiar ziaschuno che crede, e chi no, ziaschuno per mio parer, segundo le voluntade ano, le dreza e conza, azionze e menuisie como ly pare, ma tanto e che ogno omo concore, costey eser senpre chon el re, e claro se vede soto honbra de costey e cose fate da Dio mandada; ch'el sia quelo è seguito in favor del re e la conquista l'à fata, e de nuovo quelo el fa, eser tuto per questa caxion; credere non è male, e chi non crede non fa però contra la fede.
  Trovandome in li dy pasadi con alguni regilioxi a raxionar de questa caxione, parme che la università de Paris, over per dir meio li innemixi del re, aver mandado a Roma al papa achuxiar chostey, dicho questa poncela, per ereticha, lè e chi ly crede, e questo perchè dicono costey fa contra la fede per voler eser creduta, e in saper dir le cose che debiano venire; e in favor de costey el canzelier de la universita, che è homo solenisimo, dotor in teologia, a suo honor e laude e defexa a fato una belisima opera, la qual vi mando con questa, dela qual miser lo doxie credo ne averà somo piaxer, e ancora molti altry, como a mi par; fe che a luy e a altry nostri de li ziaschuno ne faze participo de queste nuove, si che leta l'averè, questa la podè mandar.
  El re d'Ingletera fo incoronado a dy vj. de questo a Londres; e de etade de ani viiij, e dixese de certo, e cusy credo, se fazi presto per pasar a tenpo nuovo con gran posanza, dixesy con plu de XXVM. ingelexi; parme eser certo debia eser de gran fati a tenpo nuovo. Cristo proveza.
  Questo signor ducha non se sa anchora quelo fara, ma segundo se devulga parato a sostegnir la promesa fata al re d'Engletera.

                               
                  


Source : Présentation, traduction et texte original de J.B.J. Ayroles : " La vraie Jeanne d'Arc" - tome III "La libératrice", p.567.

Remarques d'Ayroles sur cette lettre :
[Les Français remportèrent en réalité quelques avantages en Normandie ; ils auraient été beaucoup plus marqués si, après le retour du roi aux bords de la Loire, on avait autorisé la Pucelle à aller avec le duc d'Alençon porter la guerre dans cette province. Puisque la trêve empêchait d'attaquer Paris, remis au gouvernement du duc de Bourgogne, c'est en Normandie qu'il fallait poursuivre l'Anglais qui avait refusé d'accéder à la trève.
La Pucelle n'avait pas pris de place aux environs de Paris. Depuis la retraite effectuée le 13 septembre, elle avait été retenue en deçà ou aux bords de la Loire. Le roi ne faisait pas les grands préparatifs signalés par Justiniani. A remarquer ce qu'il dit, que l'Université de Paris, ennemie acharnée du parti national, avait dénoncé à Rome la Libératrice comme hérétique. Il serait à souhaiter que l'on cherchât dans les archives romaines, spécialement celles du Saint-Office, si des pièces confirment semblable assertion. Fort remarquable aussi ce qu'il dit du chancelier Gerson, et de l'intérêt que portaient à la cause française le doge et l'aristocratie vénitienne.]

Notes :
1 Le premier chiffre indique la pagination de la copie de Venise, le second les folios de l'original de Vienne.





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