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18 avril 2024  

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L'abréviateur du procès - index
p. 5 à 9 du ms.

R EN CE TEMPS avoit une jeune fille eu pays de Lorraine, aagee de dix huit ans ou environ, nommee Jhenne, natifve d'une paroisse nommee Dompre[my], fille d'ung laboureur nommé Jacques Tart (1), qui jamais n'avoit faict aultre chose que garder les bestes aux champs ; a laquelle, ainsy qu'elle disoit avoir esté revelé que Dieu vouloit qu'elle allast devers le roy Charles septiesme, pour luy aider et le conseiller a recouvrer son royaulme et ses villes et places, que les Angloys avoyent conquises en ses pays.
  Laquelle revelacion elle ne osa dire a ses pere et mere, pour ce qu'elle savoit bien que jamais n'eussent consenty qu'elle y fust allee. Et pour ce, se alla adresser a ung sien oncle, auquel elle declara sesdictes revelacions ; et le persuada tant qu'il la mena devers ung gentilhomme, nommé messire Robert de Baudricourt, qui pour lors estoit cappitaine de la ville ou chasteau de Vaucoulleur, qui est assez prochain de la. Auquel elle pria tres instamment [7] que il la fist mener devers le roy de France, en luy disant qu'il estoit besoing et chose tres neccessaire qu'elle parlast a luy pour le bien de son royaulme, et que elle luy feroit grand secours et ayde a recouvrer son dit royaulme, et qu'elle luy feroit grand secours, et que Dieu le voulloit ainsy, et que il luy avoit esté revelé ; et qu'il luy avoit esté revelé par plusieurs foys. Desquelles paroles, il ne faisoit que rire et se mocquer. Et la reputoit comme incensee. Toutesfoys elle persevera tant et si longuement, qu'il luy bailla ung gentilhomme nommé Ville Robert (2), et quelque nombre d'aultres gens, lesquelz la menerent devers le roy, qui pour lors estoit a Chinon ; eu quel lieu elle fut presentee audit seigneur.
  Et sitost qu'elle fut entree en la chambre ou il estoit, elle fist les inclinacions
et reverences acoustumez a faire aux roys, ainsy comme si toute sa vie eust esté nourrye en court.
  Apprez lesquelles inclinacions et reverences, elle adressa sa parolle au roy, lequel elle ne avoit jamais veu, et luy dist : « Dieu vous doinct bonne vie, tres noble roy. » Et, pour ce que en la compaignie y avoit plusieurs seigneurs vestuz aussy richement ou plus que luy, dist : « Se ne suis je pas qui suis roy, Jhenne. » Et en luy monstrant quelqu'ung des seigneurs qui estoyent la presens, lu[y] dist : « Voyla qui est roy. »
  A quoi elle respondit : « C'est vous qui estes roy et non aultre. Je vous
congnoys bien.
»
  Apprez lesquelles parolles, le roy luy fist demander qui la mouvoit a venir devers luy. A quoy elle respondit qu'elle venoit pour lever le siege d'Orleans, et pour luy aider a recouvrer son royaulme, [8] et que Dieu le voulloit ainsy. Et si luy dit que, apprez qu'elle auroit levé ledit siege, elle le meneroit oindre et sacrer a Rains. Et qu'il ne se soussiast des Angloys ; et qu'elle les combatroit en quelque lieu qu'elle les trouveroit ; et qu'il luy baillast telle puissance de gens d'armes qu'il pourroit finer ; et qu'elle ne faisoit doubte de faire toutes les choses dessusdictes, ne mesmes de chasser lesdits Angloys hors du pays du roy.
  Apprez lesquelles parolles, le roy la feist interroguer de la foy ; et luy feist demander plusieurs questions tant de choses divines, de la guerre, que aultres questions curieuses. De toutes lesquelles elle respondit si saigement que le roy, les prelatz et aultres gens clers, qui estoyent presens, en furent si esmerveillez, et non sans cause, actendu la simplicité et la qualité de la personne qui n'avoit jamais faict aultre chose que garder les bestes aux champs.

                                      

                                                 


Source : Édition de "La minute française des interrogatoires de Jeanne la Pucelle".1952 - Paul Doncoeur.

Notes :
1 orthographe du manuscrit.

2 On suit ici Jean Chartier qui parle aussi d'un Ville-Robert.



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